[Portsmouth, England, 29 and 30 January 1778]
Copie de la lettre de Mr. Henry Grand àbord du Navire le Thamas-Koulikan, à Portsmouth le 29. Janvier 1778.
J'embrasse avec empressement l'occasion que me procure un ami pour vous entretenir plus amplement du sujet dont vous informait mes précédentes, qui auront été surement interceptées.
Le 11. de ce mois nous apperçumes sur les 10. heures du matin, un vaisseau que nous ne pumes reconnaitre pour être de Guerre que dans l'après-midy, sur le 4. heures. Nous nous apperçumes bientôt qu'il nous donnait la chasse, et n'ayant rien à craindre, nous ne fimes pas plus de voile que nous n'en avions fait dès le moment que nous l'apperçumes. Ver les 11. heures du soir, à l'aide d'un grand vent, il eut l'avantage sur route, et dès qu'il fut à portée du Canon, il nous fit amener à l'aide de 2 coups à boulets qu'il nous tira. L'impossibilité où le grand vent et la nuit le mettait de mettre son Canot à la mer pour venir nous visiter, lui fit différer cette formalité jusqu'au lendemain. Le vent avait été si considerable qu'il y avait près de 3. pieds d'eau sur le premier pont qui tenaient le Vaisseau couché d'un coté, au point de préjudicier considerablement à notre marche, il ne releva que lorsque le vaisseau de guerre nous eut fait amener, sur les 10. heures du matin, deux officiers vinrent nous visiter, et parurent extremement murmurer de nos Canons, dans le calibre, selon eux, n'était pas pour le Vaisseau. Les cent louis de sel ensuite à bord ne leur plurent pas d'avantage; et après avoir été examiné la quantité de poudre avec une chandelle, et nous avoir causé les plus grandes alarmes pour cette imprudence, ils remonterent sur le pont et demanderent si nous avions des Anglais à bord, sur quoi Baylord leur dit qu'il était Amériquain et passager pour St. Domingue, d'où il espérait trouver à s'embarquer pour l'Amérique; n'ayant rien à dire à cela, ils demanderent s'il y en avait d'autres; Boyd la dessus fut demandé, et la peur qu'il avait d'etre fait prisonnier une seconde fois, malgré l'impossibilité vû notre destination, et la paix qui regne entre la France et l'Angleterre, le fit trébucher, mentir &c. ce que voyant les deux officiers, ils l'emmenerent à bord de leur Vaisseau, d'où nous vimes venir ensuite un 20m. de Matelots, et leur bagage, ce qui nous fit voir suffisament qu'ils voulaient nous prendre; et comme le plus faible céde toujours au plus fort, nous ne témoignames même pas la moindre humeur. Six heures se passerent dans cette confusion qui resemblait parfaitement à un place abandonné au pillage d'un ennemi plus fort, qui se prévalait d e ses avantages.
Je ne dois pas vous cacher que je suis actuellement en bonne santé, mais que pendant ces entrefaites, j'étais entre la vie & la mort. Pour combler la mésure, le Capitaine ordonnat que Baylor, l'Etat majeur et moi, excepte le Capitaine le Peru fussions transporté àbord, pour y etre plus scrupuleusement éxaminé. Je ne saurais mieux vous dépeindre le danger que nous courumes dans cette traversée, qu'en vous disant qu'on fut géneralement étonné de notre bonheur. Ce n'est pas tout, à peine fumes nous arrivés, que nous apprimes indirectement que leur vaisseau était encore pour 2. mois en mer. La crainte de passer ce temps la à croiser, me fit solliciter de parler au Capitaine, ce qui ne me fut permis que quelque temps après. Je le priai donc en grace vu mon état languissant et mes affaires de ne me pas retenir prisonnier, tandis quej'avais une occasion de me rendre en Angleterre par notre Navire qu'il y envoyait là-dessus, il eut la bêtise, après m'avoir examiné, ainsi que toutes mes hardes et mes papiers, de me dire que si je voulais avoir quelque chose, il m'accorderais ma demande; je n'ai pas besoin de vous dire qu'elle fut ma reponse; quoi qu'il en soit elle ne fut pas telle qu'il la voulait pour justifier sa demarche inique et impérieuse. Trois jours furent a peine écoulés et voyant qu'il ne pouvait rien tirer de moi, qu'il jugea à propos de ne nous pas retenir plus longtems, mais de nous laisser profiter de l'occasion de notre Navire. Nous partimes donc en laissant Boyd et nos Matelots a l'exception de 4 ou 5.
Arrivés ici le Capitaine envoya à Londres pour avoir des ordres à notre égard; nous sommes encore à les attendre. C'est ce cruel état d'incertitude qui m'a fait prendre le parti d'écrire à Milord Holdernesse,1 et j'espére que ma lettre fera l'effet desiré.
J'apprends que l'on présume ici que notre Navire nous sera rendu; je n'en ai jamais douté d'un seul instant, pourvu que la Guerre ne nous soit pas déclarée. Mais pour raisons que je ne puis pas vous dire veuillez ne pas perdre un instant pour faire reclamer ce Navire. Si vous pouvez obtenir, même un exprès cela ne serait que mieux. Enfin je serais tenté de croire que plus de célérité vous apporterés dans cette affaire et mieux cela sera.
Nous avons pour nous:
1º. Tous les papiers du Capitaine qui sont parfaitement en regle pour St. Domingue, et qu'on nous a oté.
2º. Tout l'état major qui prétera serment de cette destination
3º. Une lettre de Baylor de Nantes, qui, ayant appris que j'allais à St. Domingue me demande un passage, c'est par hasard que je l'ai gardée.
4º. Ma reponse en conséquence
5º. Ses lettres de Crédit pour cet endroit
On me dit; mais d'où vient que vous n'aves point de sac de lettres, Comme il est ordinaire pour les Vaisseaux qui vont aux Isles? Je reponds a cela qu'au Croisic, nous n'étions pas à même d'en recevoir.
On me reproche ensuite le Sel qui est a meilleur marché là bas qu'icy. Je reponds 1º. queje ne le crois pas, et qu'en suite si au cas que vous vous étiez trompé dans le choix des articles de la Cargaison les consequences n'en retomberent que sur vous mais que a qui vous a fait présumer que cet article rendrait bien au cap, c'est sa proximité avec l'Amérique Septentrionale où il est porté a un prix fou.
Ils me disent que nos canons sont trop forts pour notre navire étant de 18. Je leur reponds 1º. qu'ils se trompent et qu'ils ne sont que de 12. qu'ensuite les 14. sabords que nous avons 2 bord et qui ne sont pas neufs, grande circonstance contre eux; prouvent suffisament que nos 14. Canons sont destinés pour notre usage en cas de Guerre, et qu'ils ne sont point un article de Cargaison.
Tout ce que je crains c'est qu'ils ne gagnent quelqu'un de nos matelots qui sont a bord du Hector, et qu'un d'eux en se parjurant ne fasse condamner notre Navire. Ce serait pour lors une volerie impardonable; et Gomme le traitemement que j'ai essuyé n'est pas propre à me rassurer à cet égard, je voudrais prévenir le retour de Hector par notre célérité à faire rendre le Navire comme prise illégale.
Imaginés que nos voiles toutes neuves, comme vous savez sont en logues par l'excellente manœuvre de ces Messieurs, un cable de 50. louis en piéces, un Canot de perdu, je ne parle pas de la petite différence que leurs matelots ont apporté dans nos vivres et dans notre eau de vie; mais une de mes grandes recréations ábord est de leur entendre répéter à chaque instant que jamais ils n'ont été à pareille fête.
Je ne doute nullement que vous ne sentiés comme moi la nécessité de ne pas differerun moment de prendre les mesures queje viens de mentionner, et dont le Capitaine Anglais sent si bien le mauvais effet pour lui qu'il à deffendu à Mr. Le Peru notre Capitaine, d'écrire.
Dès que j'aurai ma liberté, j'irai adresser mes plaintes à Monsieur de Noailles, notre Ambassadeur, à Londres et j'attendrai vos ordres avant de rien faire.2 J'ai chargé Mr. Le Peru, notre Capitaine, de ne s'occuper que de ce qui serait necessaire pour se mettre en regle afin que rien ne periclite. C'est sa precaution d'avance, car il n'en est pas encore là. A suivre le cours ordinaire des choses, nous serions 6. mois avant de savoir si nous avons raison ou tort.
Je sais des choses queje n'ose pas confier ici, ainsije me tairai.
Autre du 30. qui a été ouverte et dont on n'a laissé que ce qui suit.
L'indignation qui me fait naitre ce procédé injuste et tiranique me fait desirer on ne peut plus ardemment de mettre un clou rivé à pareille liberté, par les dedomagers considérables que je suis déterminé à reclamer, si vous ne le trouvez pas mauvais, tant pour vous que pour moi. Mon intérêt ne s'y trouverait pas, que je croirais de mon devoir de servir mon pays en agissant ainsi. Ce procédé est si revoltant, qu'il y a peu d'Anglais qui ne comte, et qui n'espere, que ce Navire nous sera rendu, vû, disent ils fort bien, que pareilles actions ne sont faites que pour indisposer les nations étrangeres contr'eux. J'apprends qu'un Navire Hollandais a été dans le même cas; ils en ont été quitte pour en rembourser la Valeur. J'espere et je souhaite que cette second repetition les rendent un peu moins hardis.
Une autre cruauté, c'est de retenir ce Navire ici, et nous tous prisonniers à bord depuis 12 jours passé, sans s'en embarasser en aucune façon, mais en requerant la parole d'honneur du Capitaine, longue pour besoin il obtient la permission d'aller à terre pour une couple d'heures, qu'il n'écrira pas, vous voyez par là qu'ils craignent qu'il ne sejustificait de qu'on ne les trouve en défaut. J'ai desiré que Mr Le Peru me donne ses plaintes par écrit, que je redigerai s'il est nécessaire et que je présenterai avec les miennes, sans perte de temps, en arrivant à Londres.
Il m'a dit avoir déjà été traité de même dans la précédente Guerre, et qu'il finit par subir un intérogatoire d'un nombre infini de questions. On apperçoit facilement la subtilité de pareil procédé; maisje lui ai dit que c'était à lui à questionner et à demander pourquoi on l'a pris. Il ne doit pas avoir peur d'etre pris une seconde fois, et bien loin de subir un intérogatoire, il n'a qu'à se referer 1º. à ses papiers, qui disent où il va, et d'où il vient, et enfin à satisfaire à toutes les questions qu'on peut lui faire. 2º. à sa Cargaison pour les demandes à ce sujet mais sur toutes choses, de ne point s'envisager comme prisonnier mais plutôt comme un oprimé, qui a non seulement droit de se plaindre, mais droit encore de se faire rendre la justice qui est dur. Dès que l'Etat major aura permission de descendre à terre je lui ai recommandé d'aller affirmer par devant Notaire et par acte, notre vraie destination. C'est la le plan queje me propose d'adopter pour suivre cette affaire. J'y ai beaucoup réflechi, mais j'y changerai telle partie qu'il vous plaira et je ne manquerai pas de suivre les bons conseils que vous voudres bien me donner soit par vous même, soit par les amis qu'il vous plaira de m'indiquer.3
Ce Paragraphe de la Gazette du 29. Courant ne vous réjouira pas moins que moi.
"La Cour d'Amirauté vient de faire un Protest, contre le Capitaine du Vaisseau de Guerre qui a envoyé un Vaisseau Français à Portsmouth sous prétexte qu'il contenait propriété, c'est à dire, de Marchandises Américaines. On craint qu'on ne puisse pas trouver de preuves pour le démontrer quoi qu'on n'en doute pas un instant."
[Translation]
Copy of the letter from M. Henry Grand aboard the ship Thamas Koulikan, at Portsmouth, 29 January 1778
I eagerly seize this opportunity offered me by a friend to give you more details on the subject I was discussing in preceding letters, which will surely have been intercepted.
On the 11th of this month around 10 a.m., we saw a vessel that we were unable to identify as a warship until afternoon, around 4 p.m. We soon realized that she was giving chase, but since we had no reason to fear, we sailed no faster than when we first spotted her. Around 11 p.m., with the help of a strong wind, she caught up to us, and as soon as she was within cannon range, she forced us to haul down our sails by firing 2 shots at us. However, the wind and the darkness made it impossible for them to send their launch over to us, so this formality was postponed to the next day. The wind had been so strong that there was almost 3 feet of water on the first deck, which kept the ship listing to one side and severely impeded our progress. She only righted when the warship forced us to hoist on board two of their officers at 10 a.m. These officers seemed to object vehemently to the caliber of our cannon, which, according to them, was inappropriate for our ship. The 100 louis of salt on board did not please them either, and after having examined our stores of gunpowder with a candle (an act that alarmed us a great deal in its imprudence), they went back up on deck and asked us whether we had any Englishmen on board, to which Baylord responded that he was American en route to Saint-Domingue, where he hoped to find a ship bound for America. Having nothing to say to this, they asked if there were any others. Boyd was brought up from below, and his fear over possibly being taken prisoner a second time1 (albeit it an unfounded fear given our destination and the current peaceful situation between France and England) made him stumble and lie. Seeing this, the two officers took him on board their ship, and sent back a score of sailors and their baggage, at which point we realized they intended to seize our ship. And since the weak always yield to the strong, we tried to be gracious about it. Six hours went by in the type of chaos that results when a town is abandoned to pillage by a stronger enemy who takes full advantage of its superior force.
I should point out that I am currently in good health, but that during these goings-on I hovered between life and death. To make matters worse, the captain ordered that Baylor, the officers (with the exception of Captain Le Peru), and myself be brought over to their ship for closer examination. The fact that they were surprized to see us in good spirits on our arrival should indicate to you the danger we were in during the crossing. But that is not the whole of it; hardly had we arrived when we found out indirectly that their ship was to remain at sea two more months. My fear at spending this amount of time at sea prompted me to request a meeting with the captain, a request only granted to me much later. I begged him—in view of my deteriorating condition and the business I needed to conduct—not to hold me prisoner while I had an opportunity to go to England via our ship that he was sending there. After having examined me, along with all my clothes and my papers, he had the stupidity to tell me that if I wanted anything, he would grant my request. I need not tell you what my answer was, but whatever it may have been, it certainly did not justify his vile, arrogant behavior. In any case, seeing he would get nothing out of me, and deeming it proper not to hold us any
longer, he allowed us to take advantage of our ship bound to England three days later. We then departed, leaving behind Boyd and all but 4 or five of our sailors.
When we arrived here, the captain sent to London for ordersasto what to do with us; we are still awaiting them at this time. It is this cruel and uncertain predicament that led me to write to My Lord Holderness,2 and I hope that my letter will have the desired effect.
I have learned that it is generally presumed here that our ship will be returned to us; I too am of this opinion so long as England does not declare war on us. But for reasons that I cannot divulge, please do not lose one second in reclaim- ing this Ship. If you are able to procure an express messenger, so much the better. Finally, I am of the persuasion that the faster you proceed in this affair, the better.
In our defense we have:
1) All the captain's papers, in perfect order for Saint-Domingue, that were taken from us.
2) All the ship's officers, who will swear as to this destination.
3) A letter from Baylor from Nantes, who, on learning that I was going to Saint- Domingue, asked to be taken along as a passenger; It just so happens I still have it.
4) My response to the above-mentioned letter.
5) His letters of credit for that place.
They say to me: how is it that you have no bag of mail, as is customary for vessels going to the Islands? My reply is that while at Croisic we did not receive any.
Then they rebuke me for the salt which fetches a better price there than here. To that I respond, first of all, I do not believe it, and second, in the event you were mistaken as to the choice of a cargo, the consequences would be your own to bear, since that which led you to believe that this article would do well at the Cape [François] as the Cape's proximity to America, where salt sells for absurdly high prices.
They tell me that our 18-pounder cannon are too powerful for our ship. To this I inform them, first, they are mistaken, that our cannon are only 12-pounders; and second, the 14 gun ports we have on board, which are not new (and so support further our case against their charge), are sufficient proof that our 14 guns are intended for self-defense in case of war and are absolutely not items of cargo.
My remaining fear is that they will win over one of our sailors who are on board the Hector, and that one of them will perjure himself and in so doing get our ship condemned. As this would be an unpardonable theft, and since the treatment to which I was subjected does not reassure me in this regard, I would like to have the Hector recalled as soon as possible so that we can have the Ship surrendered as an illegal seizure.
Imagine our sails, brand new as you know, in rags thanks to the excellent ma- neuvering of these gentlemen,-acable costing 50-louis in pieces, and a launch lost, not to mention the small difference their sailors made in our victuals and brandy; but one of the great amusements on board is to hear them exclaiming over and over that they had never been to a better party.
I do not doubt for one minute that you feel as I do the necessity of taking as quickly as possible the measures I have just mentioned; it is clear the English captain understands well the bad effect these measures would have for him, for he forbade M. Le Peru, our captain, to write.
As soon as I am free, I will address my complaints to M. de Noailles, our ambassador, in London, and will await your orders before taking any action.3 I directed M. Le Peru, our captain, to worry only about what he had to do to put things in order so that nothing will jeopardize our case. This is his advance precaution, since he has not yet done this. If things proceed ordinarily, it may take 6 months to find out whether we are in the right or the wrong.
I know some things that I dare not reveal here, so I shall keep silent.
Another letter dated the 30th, which had been opened and left only the following:
The indignation I feel at this unjust, tyrannical conduct instills in me an intense desire to curtail such liberties by means of the considerable damages I am determined to claim, if you are not averse, for you as much as for myself. My interest in doing so is only to serve my country. This procedure is so abhorrent that few Englishmen consider or hope that this ship will be returned to us, since, they assert, actions such as these are perpetrated for the sole purpose of antagonizing foreign countries. I have learned that when a Dutch ship was in the same situation, they got off by providing reimbursement for its value. I hope and pray that this second repetition would make them less brazen.
Another cruelty lies in keeping this Ship here with all of us prisoners on board for the last 12 days, not bothering with us in any way, but requiring that the captain give his word of honor not to write, in order that he may obtain permission to go on shore for a couple of hours; this makes it quite obvious that they fear he can only prove his case by revealing the flaws in their own. I wanted M. Le Peru to give me his complaints in writing, which I will edit if necessary and present along with my own, as quickly as possible, upon our arrival in London.
He told me he had been treated the same way in the last war, and he ended up being subjected to an endless barrage of ques&ons.The underhandedness of such a procedure is quite obvious, but I told him it was up to him to ask questions and demand to know why he had been seized. He must not be afraid of being seized a second time, and does not have to submit to an interrogation. He has only to refer to: first, his papers, which say where he is going, where he is coming from, and which finally answer all the questions there could be. and second, his cargo, for all questions on that subject. But most important, he must not see himself as a prisoner but rather as an oppressed person who not only has the right to complain, but the right to see exacting justice served. As soon as the officers have permission to go on shore, I recommended that he go to declare before a notary public and affirm by document our true destination. That is the plan I am proposing to adopt in this affair. I have thought much about it, but I shall change any part of it you wish, and I shall not fail to follow the good advice you will kindly pass on, either from yourself or through friends, if you would be so kind as to identify them to me.4
This Paragraph, from the Gazette dated the 29th Instant, will please you no less than it did me.
"The Court of Admiralty hasjust lodged a protest against the captain of a warship that sent a French ship to Portsmouth under the pretext that it contained property—that is, American merchandise. They fear that not enough proof will be found to demonstrate it, although they do not doubt it for an instant."