Monseigneur
Sorti de la riviere de nantes1 le quatorze, je suis entré à brest le soir. dans ce moment l'on travail au débarquement des bois je n'ai vien rencontré à la mer; mais pendant les derniers jours que j'ai passé dans la riviere, j'ai été dans le cas de vérifier que les américains envoloient des françois, le corsaire le mars2 particulierement et j'ai quelque certitude qu'il en avoit trente cinq à son bord. C'est la dureté du Capitaine de ce batiment qui a donné lieu à cet eclat, leurs désirs etant alors que je les eus réclamé. j'aurois pu faire usage de I'article de l'ordonnance qui dit qu'on s'emparera de tous les françois qu'on trouvera à bord des batimens etrangers, mais les liaisons de ceux ci avec nous, les intêrests compliqués, les avantages que nous retirons de cette diversion, toutes ces réfléxions m'arrêterent, et avec dautant plus de tranquilité qu'il ne m'etoit revenu aucune réclamation de famille de paimbeuf, et que j'entendois dire qu'ils etoient en grande partie gens de mitiers ou avanturiers, je me bornai à en rendre compte, à Monsieur Le comte d'orvillier. peu de jours aprés le corsaire mit à la voile, moi aussi, et a mon arrivie à brest je viens d'en faire part, aux généraux qui m'ont approuvé. je désire bien particulierement Monseigneur, avoir le même sufrage de votre part3 je suis [&c.]
Brest le 19 9bre. 1777
[Translation]
My Lord,
Having departed from the Nantes river1 on the fourteenth, I entered Brest in the evening. At this time we are discharging lumber. I met nothing at sea, but on the last few days that I spent in the river I was in a position to verify that Americans lure Frenchmen, the privateer Mars2 especially, and I am fairly certain that there were thirty-five of them on board. It is the hardness of the captain of this vessel which caused this uproar, their desire at that moment being that I reclaim them. I might have made use of the article in the ordinance that states that we will take charge of all Frenchmen found on board foreign vessels, but the connections of the latter with us, the complicated-interests, and the advantages we draw from this diversion, all these reflections stopped me, and with even more calm as their families in Paimbeuf had made no demands reaching me, and I had heard that they were largely tradesmen and adventurers. I limited myself to reporting it to Comte d'Orvilliers. A few days later the privateer set sail and I as well. Upon arriving in Brest I have just advised the general officers, who approved. I very much desire, my Lord, to have the same approbation from you.3 I am [kc.]
Brest 19 Nov. 1777
Gouyon de Mallévre