De Paimbeuf Le 10. 8bre. 1777.
Copie D'une lettre de M. Louvel Commre. des Classes à M De Sartine
Mgr.
Le Mars doit en fin sortir demain. ce Corsaire armé de 22. Canons et de 120. hommes parroit bien dispôsé à tirer parti des circonstances et des rencontres qu'il pourra faire. je le vois ici avec une certaine inquiétude par le souffle belliqueux qu'il répend dans notre petite Cité un peu Républicaine, surtout parmi nos Marins naturellement disposés à se laisser séduire par l'appas de la fortune avanturiere. heureusemt. que plusieurs, déja détrompés par l'infidélité des Capnes. Corsaires à leur tenu leurs promesses, en qui ont déserté de leurs bards bien résolus de n'y pas re tourner, dégoutene les nôtres de ce métier pénible et dangereux. en effet ces Capitaines ne trouvent plus gueres que des mauvais Sujets, des vagabons et avanturiers qu'ils traitent en conséquence et dont la société ne peut être assés tot purgée.
On m'assura hier, Mgr. qu’un navire amériquain qui etoit sorti d'ici il y a environ 3. semaines comme Marchand n'ayant que quatre canons en cas de besoin, avoit fait trois prises dans nos Mers dont une chargée de sucre, Caffé et indigo évaluée à 900m £ que l'on prétend avoit été déchargée sous voiles au large dans quelques Navires françoise ou étrangeres qui sont entrés dans cette rivierre. voila les moyens usités actuellement pour éviter toute défense et prévoyant à ces egard. je ne vous eu parle Mgr, que pour vous prévenu de l'impossibilité ou je suis de pouvoir vous instruire éxactement de toutes les ruses et intrigues que la Cupidité inspire à nos spéculateurs de fortune. Je Suis [&c.]
[Translation]
Copy of a letter from M. Louvel, Commissaire des Classes, to M. de Şartine.
From Paimboeuf, the 10th of October 1777.
My Lord
The Mars should at last depart tomorrow. This privateer, armed with 22 guns and 120 men, appears well disposed to take advantage of the circumstances and encounters it may confront. I see her here with a certain uneasiness because of the warlike influence that she diffuses in our little, somewhat republican, town, especially among our seamen, naturally disposed to let themselves be seduced by the temptations of adventurous fortune. Happily, several, already undeceived by the bad faith of the privateer captains in keeping their promises to them, who have deserted them, firmly resolved not to return, gave a disgust to our seamen for this troublesome and dangerous calling. Indeed, these captains find hardly more than bad subjects, vagabonds and adventurers whom they treat accordingly, and of whom society can not be purged soon enough.
I was assured yesterday, My Lord, that an American vessel that left from here about three weeks ago as a merchant ship, having only four canons in case of necessity, has made three prizes in our seas, one of which was laden with sugar, coffee, and indigo valued at 900 thousand £, which, it is asserted, was discharged under sail at sea into some French or foreign vessels, which have come into this river. Those are the means now employed to evade every defense and precaution in this regard. I have spoken to you, My Lord, only to show you the impossiblity of my being able to tell you exactly of all the ruses and intrigues that greed inspires in our speculators of fortune. I am [&c.]