Fontainebleau Le 26 8bre. 1777.
A M Le Mis. de Montbas
Ense. de Vau. Commandt La Corvette du Roi
L'Etourdie à Bordeaux.
J'ai reçu, M, les Différentes Lettres que vous m'avez écrites dans le courant de ce Mois, pour me rendre compte de ce qui se passe dans la Riviere de Bordeaux, relativement aux Bâtimens Anglo-américains; et je ne puis qu'approuver en général la conduite que vous avez tenue à leur égard dans les diverses circonstances.
J'ai appris avec plaisir que la prise Le Mercury, Capne. jean Still,1 a appareillé aussitôt qu'elle a pu se procurer les secours qui lui étoient nécessaires: vous avez bien fait de laisser remonter la Riviére au Nre. Le Duc de Chesuel: Les marchands anglois n'ont jamais de passeports; mais, seulement une police et des Connoissemens. Il en est de même des Bâtimens insurgens et vous ne devez faire aucune difficulté de laisser remonter ceux qui auront un chargement en marchandises: La prohibition ne regarde que les Corsaires; Le Commerce doit être libre. J'approve que vous ayez procuré à ce Bâtiment les facilités qui ont dépendu de vous, et les Secours dont il avoit besoin pour assurer son mouillage.
En général vous pouvez admettre dans le Port tout Bâtiment qui a une Cargaison; mais tout Bâtiment Anglo-américain, armé seulement en guerre, soit qu'il ait une Commission du Congrès, soit qu'il n'en ait pas, doit être réputé Corsaire, et ne peut Séjourner dans le Port au delà du tems nécessaire pour se procurer les Secours de Subsistance dont il peut avoir besoin; et réparer les avaries qui le mettroient en danger si on le forçoit à reprendre la Mer avant que de s'être radoubé.
Je mande aux Officiers de l'amirauté et à M Le Moyne2 de tenir la main à ce que le Corsaire américain Le Portsmouth redescende la Riviere aussitôt qu'il aura été réparé, & vous veillerez à ce qu'il ne reste dans la Rade que le tems que pourroit exiger l'état de la Marée ou la contrarieté des Vents. Je suis [&c.]
[Translation]
To Monsieur Le Marquis de Montbas
Enseigne de Vaisseau Commanding the King's Corvette
L'Etourdie at Bordeaux
Fontainebleau 26 October 1777
I have received, Monsieur, the various letters which you have written to me in this current month in order to render an accounting of what is transpiring in the River of Bordeaux relative to the American ships, and I can do no less than to approve in general the conduct that you have maintained in their regard under the diverse circumstances.
I have learned with pleasure that the prize the Mercury, Captain John Still,1 has gotten under way immediately as soon as she was able to procure the assistance she needed: you have done well to allow the merchant ship the Duke of Chesuel to go up the river. The English merchants do not ever have passports but only a policy and bills of lading. It is the same with the insurgent ships and you should not present any difficulty in allowing those that are laded with merchandise to go up. The prohibition only applies to privateers: Commerce must be free. I approve of your having procured for this ship the facilities which depend on you as well as the assistance of which she has need to assure her anchorage.
In general, you may admit within the port every ship that has a cargo; but every American ship fitted out only for war, whether she has a commission from Congress or does not have one, must be considered a privateer and not be allowed to remain in the port any longer than to procure the relief of subsistence of which she has need and to repair damages that might otherwise expose her to danger if one forced her to return to sea before being refitted.
I command the officers of the admiralty and Monsieur Le Moyne2 to make sure that the American privateer the Portsmouth returns down the river as soon as she has been repaired, and you to watch that she does not remain in the roadstead any longer than the state of the tide and contrary winds require.
I am [&c.]