A Fontainebleau le 7 Novembre 1777
[Extract]
...Je me suis reservé Monsieur de vous instruire de la resolution que le Roy prendroit en consequence de la demande de secours de la part des Americains. $. M. s'est determinée à leur faire payer dans le courant de l'année prochaine une somme de trois millions de nos livres en quartre termes egaux. Je ne repeterai pas ici les conditions attachées à cette liberalité: elles se trouvent deja énoncées dans la correspondance respective.
Autant les Deputés Americains se montrent reconnoissants de ce nouvel temoignage de la bienfaisance du Roy, autant sont ils consternés de l'avis que je leurs ai donné quils ont encouru l’indignation de sa Majesté Catholique. Vous aures sans doute entendu parlér Monsieur de la prisse qu'a fait un de leurs corsaires du Navire françois le Fortune qui alloit de londres à Cadis bien qu'il a envoyé en Amerique; La plus grande partie de sa cargaison etant pour le compte des marchands Espagnols. Le Roy Catholique sensible à leurs justes plaintes pretend non seulement la reparation de cette insolence qui est tres en regle, mais même vouloir suspendre ses bienfaits jusqu'à se que la satisfaction soit assurée.
C'est du moins ce que d'infére d'une letre de Monsieur le Comte Floridablanca du vignt trois Septembre [Octubre]1 'à Monsieur d'Aranda qui m'a été communiquée. Si les Deputés Americains défèrentau conseil que Jeleur ai fait donnerils ne tarderont pas à faire toutes les soumissions convenables pour flechir le ressentiment du Roy Catholique et ils ne perdront pas un seul instant à prendre les messures les plus sures pour faire reparer le dommage causé aux sujets espagls. Ils ont un si grand interêt à ne pas mecontenter les deux Puissances et à ne pas se priver de leur protection qu'on peut croire que leur [zele]2 ne sera ni equivoque, ni infructueux; mais comme les effets n'en peuvent etre ni prompts ni même bien prochains, il seroit bien à desirer que le Ministére d'Espagne, considerant que ce qui est arrivé est la faute d'un simple particulier, n'en rendît point responsable la generalité de la Nation et ne lui retranchât pas des à present des secours dont le besoin est imminent.
C'est ceque je vous prie Monsieur Vouloir bien representer avec votre sagesse ordinaire à Monsieur le Comte de Florideblanche.
Vous sentires de vous même que c'est matiere à converser et non occasion d'offices....
[Translation]
Fontainebleau 7th November 1777.
... I have been waiting for an opportunity, sir, to communicate to you the king's decision consequent on the request of the Americans for help. His Majesty has decided to have paid to them, during the course of the next year, a sum of three millions of our livres in four equal instalments. I shall not repeat here the conditions attached to this liberality; they are already set forth in the respective correspondence.
However much the American Deputies shew their gratitude for this fresh mark of the king's kindness, they are equally dismayed at the information which I gave them that they have incurred the indignation of His Catholic Majesty. You have doubtless heard mentioned, Sir, the capture made by one of their privateers of the French vessel le Fortune, which was going from London to Cadiz, and which was, nevertheless, sent to America. The greater portion of the cargo being on account of Spanish merchants, the Catholic King, alive to their just complaints, claims not only reparation for this insolence, which is quite according to rule, but also means to suspend his benefits until satisfaction is given.
This, at least, is what I infer from a letter from Conde de Floridablanca of the twenth-third September [October] to M. d'Aranda,1 which has been communicated to me. If the American Deputies defer to the advice which I have caused to be given them, they will not delay in making all suitable submission to soften the resentment of the Catholic King, and they will not lose a single instant in taking the surest measures to make good the harm done to Spanish subjects. It is so greatly to their interest not to displease the two powers, nor to deprive themselves of their protection, that we may believe that their [zeal] 2 will be neither equivocal nor fruitless; but as the effects of it can be neither soon nor even very near, it would be desirable that the Spanish Ministry, considering that what has happened is the fault of a single person, should not make the whole of the nation responsible for it, nor withhold from them henceforth the aid of which they are in pressing need.
This, Sir, is what I beg you to be good enough to represent, with your usual wisdom, to Conde de Floridablanca.
You will quite understand that it is a matter to be settled in conversation, and not in an official manner....