à Versailles Le 28. Xbre. 1777.
J'ay eu l'honneur, Monsieur, de vous marquer par ma Lettre du 12. de ce mois, que je faisois prendre des éclaircissemens relativement à la note qui vous avoit été remise par M. L'ambassadeur d'angleterre concernant un Batiment anglois nommé L'ann Susanna amené à L'orient par un Corsaire americain, et qu'on luy avoit assuré étre au Pelerin où on travailloit a le défigurer, luy ayant déja donné le nom de La Mignone. Suivant ce qui m'est marqué, il y a en effet aud. lieu du Pelerin prés Nantes un navire nommé La Mignone en armement pour le Cap françois; mais ce Batiment appartient à un négociant de Nantes qui l'a acheté d'un autre négociant du meme lieu, à qui, Suivant l'acte de proprieté enregistré en L'amirauté de cette ville, il avoit été vendu par un particulier de Vannes qui a pareillement justifié en étre proprietaire. Il n'a d'ailleurs été réconnu aucune circonstance qui puisse faire régarder ce Batiment comme étant celuy qui a donné lieu a la réclamation de M. Le Vicomte de Stormont. J'ay l'honneur d'etre [&c.]
[Translation]
Versailles, 28 December 1777
I had the honor, Sir, of reporting to you in my letter of the 12th of this month that I had obtained clarifications relating to the note the English ambassador had given to you regarding an English ship called the Ann Susanna brought to Lorient by an American privateer.1 The source maintained the ship was in Le Pellerin where it was being worked on to alter its appearance, having already renamed it La Mignone. According to what has been reported to me, there is, in fact, in the aforesaid place of Le Pellerin near Nantes, a ship named La Mignone being fitted out for Cap François. This ship, however, belongs to a merchant of Nantes who bought it from another merchant of the same place, to whom, according to the deed of ownership recorded at the Admiralty of this city, the ship had been sold by a private citizen of Vannes who likewise had furnished proof of ownership. In addition, there has been no known evidence that might lead one to believe this ship to be the one that gave rise to Viscount Stormont's complaint. I have the honor of being [&c.]
de sartine
