Versailles Le 26 Avril 1778
J’ai reçu, Messieurs, la Lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 20 de ce mois.1
Lorsque la Sommation a été faite à Bordeaux, par les Officiers du Siège de l’Amirauté, à la Frégate des Etats-unis, Le Boston ; les ordres du Roi n’etoient point encore parvenus dans ce Port, de traiter les Vaisseaux de guerre appartenant à ces Etats, comme ceux des Etats libres—alliés de La France.2 Ces ordres Se sont croisés, sans doute, avec la Lettre qui vous a été écrite de Bordeaux pour Vous faire part de la démarche de l’Amirauté, qui n’aura point eu d’autre Suite aussitôt que les Intentions du Roi auront été connues. Je dois vous observer que dans tous les cas, il sera nécessaire que les Bâtimens Américains qui aborderont dans nos Ports Se légitiment pour Vaisseaux de guerre des Etats-unis, lorsqu’en effet ils leur appartiendront ; car vous n’ignorez pas que ils étoient purement Corsaires, ils rentreroient dans l’ordre des Bâtimens particuliers appartenant à d’autres Etats, qu’on ne force pas à saluer ; mais auxquels les Places & Forteresses ne rendent point de salut, lorsqu’ils le font. J’ai l’honneur d’étre [&c.]
[Translation]
Versailles, 26 April 1778
I have received, gentlemen, the letter that you did me the honor to write on the 20th of this month.1
When the United States frigate Boston received a summons from the officers of the Admiralty in Bordeaux, the King’s orders to treat men-of-war belonging to the United States as those of free countries—allies of France—had not yet reached that harbor.2 These orders must have crossed the letter sent to you from Bordeaux informing you of the demarche of the Admiralty, which will be without effect as soon as the intentions of the King are known. However, I must inform you that American vessels which drop anchor in our harbors must in any case identify themselves as men-of-war of the United States, when indeed they belong to them, for you know that if they were only privateers they would enter the category of private vessels belonging to foreign states, which are not compelled to salute and to which the stations and fortresses never return a salute even if given. I have the honor to be [&c.]
de Sartine