Vlles. le 30. juillet 1778
M. Necker
J’ai reçu, M, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire le 24. de ce moi, aussi que le mémoire de Mrs les fermiers-généraux concernant la frégate américaine le Boston.1 j’ay lû cette pièce avec la plus grande attention; mais je vous avoue que j’ay été étonné que pour établir les formes à suivre vis-à-vis d’un bâtiment de guerre, en n’y ait été que des ordonnances relatives à la visite des bâtiments marchands. Selon moi la question qu’il l’agit de décider, est on ne peut pas plus simple. les employés de la ferme sont-ils autorisés ou sont-ils dans l’usage de visiter les vaisseaux ou autres bâtiments de guerre étrangers entrant dans nos bords? Au defaut de loy pour établir l’affirmative, Mrs. les fermiers-généraux auraient au moins des cites des faits. il y a quelques mois seulement qu’un frégate hollandaise nommée le Thétis à séjourné dans le port de Toulon; je demande si les employés de la ferme l’ont visités ou non? La réponse a faire sur cette question, servira de décision par raport à la fregate américaine le Boston, les deux cas etant parfaitement analogues. Au surplus, M, je vais devoir vous observer que nos vaisseaux et autres bâtiments de guerre ne sont point visités dans les ports étrangers, et que si l’on voulait-les y assujetérs, le le Roi ne le Souffrirait point. vous jugerez de vous même que que S. Mte. ne saurait refuser la reciprocité sans commettre une injustice manifeste. Quant au traité de commerce que le Roi a conclu avec les Etats-unis, il ne renferme aucune stipulation relative à la matière dont il est question, et je ne connais aucun autre traité où il en soit fait mention.
[Translation]
Versailles, 30 July 1778
M. Necker
I have received, Sir, the letter that you did me the honor to write to me on the 24th instant, as well as the memorial of the farmers-general concerning the American frigate Boston.1 I have read that document with the greatest attention, but I confess to you that I was astonished that, in order to decide on the formalities to be observed with regard to a ship of war, there were cited only ordinances relating to the examination of merchant vessels. In my opinion, the question that has to be decided is most simple. Are the employees authorized or accustomed to examine foreign ships of war coming to our shores? In default of a law establishing the affirmative, the farmers-general ought at least to have quoted facts. Only a few months ago a Dutch frigate named the Thetis stayed in the port of Toulon; I would ask whether their employees examined it or not. The reply to be made to this question will serve as a decision with regard to the American frigate Boston, the two cases being perfectly analogous.
Moreover, Sir, I think it right to point out to you that our ships of war are not examined in foreign ports, and that if it were wished to subject them to this, the King would not allow it. You will easily judge that His Majesty cannot refuse reciprocity without committing a manifest injustice.
With regard to the Treaty of Commerce that the King has concluded with the United States, it contains no stipulation relative to the matter in question, and I know of no other treaty in which any mention is made of it.