Le 8. [août 1778] à 5 heures du soir à bord de
L'aimable,1
Mon general
Le general sullivan,2 m'ordone de Vous Rendre Compte.
"que ... puisque vous voulés bien Lui accordér, un jour de grace, après tant D'autres, pour étre sur de ses opérations, il craint d'etre obligé d'en profité; mais que le Rétard de lundy à mardy peut tiriér ses forces. quiqu'il en puisse étre, mon general, jour ou nuit vent ou Calme, en Canot ou à la nage, j'arriveray sur votre bord 12 heures avant Celle fixé pour la déscénte. Le general De la fayète à obtenû Ce matin, à la lecture d'une de vos lettres qui paraissait L'exigér, un Corps de mille hommes, qui tournant la pointe nord de Rhode iland iront joindre les troupes française sur Cononicut, ou sur votre éscadre pour les commandér sous vos ordres.
Il s'embarque demain à mydy, & sera vers le soir à cononicut. Mr. De la fayéte sera tel Le seul, mon géneral; à qui le nom de français asurera des occassions & des moyèns de gloire. L'obscur & zelé fleury ne pourrait il se flatter, tandis que vous lui confiés le commandement de toutes vos troupes, deglanér apres luy quelques volontaires.—Votre lettre écrite à mr. le general sullivan, & la sorte d'exil que vous imposies à mr. Laurens3 & à moi en nous banissant de votre bord, nous avais accablé, de découragement & d'anxiétude.—le general sullivan pour nous Consolér, avait accordé à mr. Laurens & à moy en Commun, 300 Volontaires, y compris ses guardes, qui devaient faire l'avant guarde; je laisseray à mr. Laurens notre corps commun, pour venir vous Rendre compte; le Rejoindrai je seul, mon general, ne m'accorde vous pas quelques français d'éscorte...quelques bas officiers, (sans officiers à qui je commanderais avec Retenue & qui m'obeira peutétre avec Repugnance.) pour les Contenir. Le corps mixte sous deux chéfs unys, d'amitie; & dinterèt de gloire, ne pourrait il pas servir d'avant guarde & d'en fors perdû aux deux armées ?—quelle gloire pour nous si nous pourions Contribués à la Votre...votre aprobation serait notre orgueuil, & ny mr. laurens ny moy ne crairions payér trop chér, de tout notre étre, lui la gloire, & la liberté de l'amerique, & moy les succés de mes deux patries, & les votres.
J'ay par l'ordre du general sullivan ecrit Ce matin au Capitaine de lengageante,4 "que le porteur était un pilote pour le chenal de l'est, ou il le priait d'entrér joindre mr. de St. come, & proteger la déscente americaine. Au Capitaine de la provence,5 “que le peu de forces de l'enemy sur la Cote, ne Rendait pas son secours nécessaire, & quil pourait y ordre le protecteur6 à la passe, ou vous demander des ordres immediats.
le Bruit Majestueux du languedoc,7 faisant son entrée dans la Rade enemie, allume notre Courage nous vous suions de loreille & de loueil, passant en tryomphe devant newport, & Laissant après vous, un long silence & des torréns de fumée élevés des vaisseaux carthaginois en flamme.—obtennés, mon general, les succés que vous merites si bien, & permettes moy comme franco-americain de jouer de votre gloire—quand mêmê je ne den ays pas la partagér.
mr. hancock,8 gouteux, agé, infirme, Ranimé par la seule energie de L’ame, arrive à la tête d'une Compagnie de volontaires...& dit mieux que sophronius9 “non douleur tu n'es Rien quand tu me sépares de la gloire” son exémple, & son heroisme n'ont pas fait tout l'effet que j'en esperais pour l'honeur des ames americaines...mon general sur terre comme sur mer, les grandes ames ont plus d'admirateurs que d'imitateurs.
L'armée passe demain la Revuë. je compteray les bateaux, les canons & les hommes, & vous enveray un exprès, ou le seray moyen ên[illeg.] J'ay l'honeur d'etre [&c.]
[Translation]
The 8th [August 1778] at 5 o'clock in the evening, on board Amiable1
My general
General Sullivan2 has ordered me to report to you
"that ... since you are pleased to agree with him, one day of grace, after so many others, perhaps on his operations, he fears he is obliged to profit by; but that the delay from Monday to Tuesday can draw out his forces. Although it might be so, my general, day or night, wind or calm, in dinghy or swimming, I shall arrive on board your ship 12 hours before that fixed for the descent. General de la Fayette obtained this morning, at the reading of one of your letters that appeared to need “a corps of one thousand men, who turning the north point of Rhode Island will join the French troops on Cononicut, or on your squadron in order to command them under your orders. He will embark tomorrow at noon, & will be toward the evening at Cononicut. Mr. de la Fayette will go by himself, my general; to whom the name of Frenchman assures occasions and means of glory. The obscure & zealous Fleury is not able to flatter himself, whereas you confide the command of so many of your troops to him, to glean after him a few volunteers.—your letter written to General Sullivan, & the kind of exile that you impose on Mr. Laurens3 and on me in banishing us from your ship, have weighed us down with discouragement and anxiety.—General Sullivan to console us has accorded to Mr. Laurens and to me in common 300 volunteers, including among them his guards, who should make advance guards; I shall leave to Mr. Laurens our common corps, in order to come report to you; I would rejoin him, my general, you not according me a few French escorts ... a few lesser officers (without officers whom I would command with restraint and who would obey me perhaps with repugnance.) to control them. This mixed corps under two heads united in friendship and interest in glory, could it not serve as advance guard and as forlorn hope to the two armies?—what glory for us if we could contribute to yours ... your approval would be our pride, & neither Mr. Laurens nor I Fear paying too dearly, with all our being, he for glory, & the liberty of America, & I for the success of my two countries, & yours.
I have by the order of General Sullivan written this morning to the captain of the Engageante4 that the bearer was a pilot for the East Channel, where he asks him to enter to join M. de St. Come, & protect the American descent; to the captain of the Provence,5 that the few forces of the enemy on the coast, might not render by his necessary aids; & that he might join the Protecteur6 at the passes, or to ask you for immediate orders.
The majestic noise of the Languedoc,7 making its entrance into the enemy road, ignites our Courage, we strain our ear and eye toward you, passing in triumph before Newport, & leaving after you a long silence & torrents of smoke arising from Carthaginian ships on fire. Obtain, my general, the success that you so well merit, & permit me, as a Franco-American, to bask in your glory, even though I have not shared in it.
Mr. Hancock,8 gouty, aged, and infirm, reanimated by the only energy of the soul, arrives at the head of a company of volunteers, and says better than Sophronius,9 "your grief is nothing when you separate me from glory," his example and his heroism have not had all the effect that I had hoped from it for the honor of the American souls ... my general, on land as at sea, great souls have more admirers than imitators.
The army passes in review tomorrow. I shall count the boats, the cannon, and the men, & I shall send you an express, or [illeg.] I have the honor to be [&c.]
Fleury