Copie de la Lettre de Mr. le Comte D'arbaud, à Mr. Burt Gouverneur à antigue en datte du 7. 9bre. 1777.
Monsieur.
Le S. Gordon à qui j'avois donné les ordres les plus préçis pour obtenir main forte pour le remettre en possession de son Batiment et de sa cargaison au cas ou il auroit pû découvrir l'un et l'autre, est de retour à la Basseterre sans avoir pû se procurer une connoissance certaine du Lieu ou ses effets débarqués ont eté déposés. il rapporte que son Batiment à eté coulé aprés son Déchargement, de manière que je vois peu d'espoir de pouvoir satisfaire Vôtre Excellence dans cette Occassion, malgré toute l'envie que j'aurois eû de lui donner une nouvelle preuve de la justice que je m'empresse de rendre Iorscequeje n'y trouve point d obstacles Invincibles.
Le Sr. Gordon est porteur des ordres que j'avois adressés aux commandans des differents quartiers de cette Isle,1 il lès remettra à vôtre Excellence en originaux elle sera à même par là de juger du désire que j'avois que cette affaire pris une tournure plus avantageuse pour les propriétaires et le Capitaine du Batiment et de sa cargaison.
Les Nommés Plangue et Gilles que j'avois donné ordres d'arrêter et de faire conduire icy, se sont embarqué suivant le rapport que ma fait le Sr. Gordon avant que mes ordres ayent pû être executées. Si ces hommes reparvien[nent] dans l'Etendue du Gouvernement qui m'en confié, ils subiront un châtiment long et severe, mais il n'en poura jamais resulter une Remise de la Prise dont Indubitablement ils auront disposé de maniere qu'il n'en restera aucune vestige qui puisse déposer contre eux. Les récherches qu'a faitle Sr. Gordon confirment cette assurance.
Si nos Loix permettoient de punir sur un soupçon peut être aurois-je découvert partie de la cargaison du Brigantin Le Raimbow. mais au contraire Elles me Le deffendent. C'est ce qui m'a arrêté dès il y à longtems; à l'egard des Srs. D'arbousier et Soubies vivement soupçonnés d'etre les armateurs du corsaire anglo-américain qui vient d'en faire la prise. Je les mandai il y à quelques tems l'un et l'autre pardevant Moi, Toutes mes questions furent inutiles, et je fus obligé de me borner à réprésentations et à des Ménaces.
Je me réfere à la Lettre que j'eu l'honneur d'adresser hier à vôtre Excellence rélativement à la violence Commises sur les côtes de la Guadeloupe par une de vos frégates.2 Je vous demande au Nom du Roy mon Maitre une prompte Réparation J'ai L'honneur d'etre &a.
[Translation]
Copy of Comte D'Arbaud's Response to Mr. Burt, Governor of Antigua, dated 7 November 1777.
Sir.
Mr. Gordon, to whom I had issued the most exact orders so as to obtain assistance in order to return into his possession his ship and its cargo in the event he might be able to discover both, has returned to Basseterre without having been able to get any firm knowledge of the location where his unloaded effects were set down. He reports that his ship was sunk after it had been unloaded so that I have little hope of being able to satisfy your Excellency at this time, despite any desire I might have had to produce new evidence of the justice I shall hasten to administer when I find there are no insurmountable obstacles.
Mr. Gordon is carrying orders I had addressed to the commanders of the various quarters of this island.1 He will hand your Excellency the originals. Your Excellency will then be in a position to form an opinion of the hope I had that this matter might take a turn more advantageous to the owners and to the captain of the ship and its cargo.
The two men, Planque and Gilles, whom I had ordered to be arrested and brought here, sailed, according to Mr. Gordon's report, before my orders could be carried out. Should these two men reappear in the area controlled by the government that has been entrusted to me, they will suffer a long and harsh punishment; however, the result is that it will never be possible to return the seized ship, for unquestionably they will have disposed of it in such a way that no trace will remain of the matter, which could be the subject of a complaint against them. Mr. Gordon's investigations confirm this as a certainty.
If our laws made it possible to punish someone on suspicion, perhaps I would have discovered a part of the cargo from the brigatine Rainbow. On the contrary, they forbid it. That is what had stopped me a longtime ago. Regarding Sieurs d'Arbousier and Soubies, strongly suspected of being the owners of the Anglo-American privateer that just took possession of the prize, I summoned them, some time ago, to appear before me. All my questions were useless, and I was obliged to limit myself to representations and threats.
I refer to the letter I had the honor of addressing to your Excellency yesterday relative to the acts of violence committed on the coasts of Guadeloupe by one of your frigates.2 I ask you in the name of the king, my master, for a prompt reparation. I have the honor of being, &a.
Signed Comte D'Arbaud.