En mer Le 30 Juillet 1778.
Monsieur
J'ai Recu par Monsieur Le Colonel Laurence1 la lettre que vous m'avés fait l'honneur de m'ecrire le 25 de Juillet.2 J'en ay admiré les Vües, et J>en ay étudié les details.
Les Deux plus petites fregattes, L'Aimable, et L'Alcmene et le Brigantin Le Stanley3 sont Entré hier au soir dans le Canal de L'Est.4 les Vaisseaux le fantasque, et le sagittaire n'ont pu donner que le matin Dans Celui de L'Ouest,5 et le Chenal du milieu6 Est Bloqué par L'Escadre. voila Je crois Les mouvements préliminaires que vous avés eu la bonté de m'indiquer; J'ai eu plus en Vüe en les executtant, de faciliter Votre Debarquement, que de faire des prises. Je presume que tous les Batiments anglaises, sont actuellement a Newport, sous la protection de leurs Batteries. Je vous serai trés obligé de faire pas ser a Mr. le Commandeur de Suffren, Capitaine des Vaisseaux du Roy,7 Commandant le fantasque de 64 canons, et a Mr. D albert de Rions8 Commandant le sagittaire de 50 Canons, l'indication de ceq'uils doivent faire pour Vous être Le plus utile.
MM. Les chevaliers de St. Cosme,9 et de Bonneval10 Commandant L'Aimable, et L'Alcmene executtiront aussi tout ce que vous Croires Convenable. Je vous supplie de leur faire parvenir les instructions Les plus frequentes qu'il vous sera possible. Je n'en ay pas moins Besoin, Monsieur, que ces officiers.
Ce que disent les pilottes annonce que je ne peux pas m'embosser plus prés qu'a un demi mille de distance de la principale Batterie, qui est celle de Dyèrs-point.11 l'avantage du feu des Vaisseaux sur celui De terre, diminue en Raison de Eloignemnent. au dela de la portée Du fusil, ce n>est plus que du Bruit. un navire Recoit du dommage, sans presque En causer. est il plus pries, il detruit, et Reneverse tout ou nous assure aussi qu'il n'est point de Mouillage Dans Newport où l'on soit à L'abry du Canon de terre. s’expera a etre pendant un Jour Entier tiré au Blanc sans aucune fruit, est une position facheuse pour toute une escadre. passer sous le feu des Batteries, pour celles mouiller plus loin, est trés possible, mais alors L'Ennemi pourrait Se Sauver, et la porte lui serait ouverte. Laisser un Vaisseau pour Continuer a bloquer Le Chenal Du Milieu, pendant que Le Reste de L'Escadre forceroit le passage, diminuerait le nombre de mes troupes de débarquement; c'est Cependant le parte qui pourait paraitre Reunir Le plus de probabilites et de prudence; parcequ'on peut tentir d'eteindre les feu des Batteries, et que si on n'y Reussit pas, on passe au dela, et que l'objet se trouve a moitié Rempli. mais s'affaiblir lorsqu'on n'est pas trés fort a des grands inconveniences, et J'en aiderais D autant moins Vos operations sur terre.
Je ne connais ny le genre, ni la position des deffenses, et ce que me disent les pilottes ne m'a nullement éclairé sur cet objet. ils Varient Beaucoup sur une infinité d'autres articles maritimes; J'attends de Vos nouvelles pour fixee un plan toujours nécessaire avant que d'ayir. il me parait que Votre intention est que nous operions precisement ensemble, et que J'attende l'arrivée de Mr. le Marquis de la fayette. La position dans laquelle Je me trouve ne peut finir trop tôt mes Besoins D'Eau L'exigent, et chaque instant Donnera à L'Ennemi une fortification de plus; Messieurs le Colonel Laurence, et Lieutenant Colonel de fleury12 Voudront Bien, Monsieur Vous Rendre Compte de mes Joués D'hier au soir sur L'attaque De Cononikut.13 Ce que Vous En penserés Decidera Le cas que nous Devons faire De ce projet. J ay l'honneur D'etre avec Respect, Monsieur, [&c.]
[Translation]
Sir
At Sea 30 July 1778. I have received by Colonel Laurens1 the letter that you have done me the honor of writing to me on July 25th;2 I have admired its views and I have studied its details.
The Two smallest frigates, the Aimable and the Alcmène, and the brigantine Stanley3 entered the East Channel4 yesterday evening. The ships of the line Fantasque and Sagittaire could not come into the West Channel5 until this morning, and the Middle Channel6 is Blockaded by the Squadron. Such are, I believe, the preliminary movements that you have had the kindness to indicate to me. In executing them I wished to facilitate Your Landing rather than to take prizes. I presume that all the English Ships are now at Newport under the protection of their Batteries. I shall be greatly obliged to you if you will indicate to M. the Commandeur de Suffren,7 Captaine de Vaisseau, commanding the Fantasque of 60 guns, and to M. D'albert de Rions,8 commanding the Sagittaire of 50 Guns, what they can do to be most useful to You.
MM. the Chevaliers de Saint-Cosmé,9 and de Bonneval,10 Commanding the Aimable and the Alcmene, will execute also all that You Think Proper. I beg you to see that instructions are sent to them as frequently as possible; I do not have less Need of them, Sir, than do these officers.
The pilots tell me that I cannot anchor nearer than a half-mile of the principal Battery, which is That on Dyers Point.11 The advantage of the fire from Vessels over that from land, diminishes in Proportion to the Distance. Beyond the range of the guns, it is nothing more than Noise. a ship Receives damage without causing much. If it is nearer, it destroys, and Knocks down everything. We are assured also that there is no Anchorage At Newport where we can be sheltered from the Guns on land. To be subject to being fired on Point-blank for a Whole Day without any result, is an unfortunate position for any squadron. It is very possible to pass under the fire of the Batteries in order to go and anchor farther away, but then the Enemy could Escape, for the door would be open to them. To leave one Ship to Continue to blockade the Middle Channel, while the Rest of the Squadron forced the passage, would diminish the number of my troops on landing; it is However the plan which would seem to Combine most satisfactorily both probability and prudence, because if one does not succeed there in an attempt to silence the fire of the Batteries, one passes beyond them, and the purpose will be half-Realized. but to become weakened when one is not very strong, has great inconveniences, and I should then be so much less help to Your operations on land.
I know neither the kind nor the position of the defenses and what the pilots tell me has not enlightened me at all on this subject. they Disagree Considerably on a multitude of other maritime subjects; I await news from You before making any plan, which is always necessary before acting. It seems to me that it is your intention that we act precisely at the same time, and that I await the arrival of M. the Marquis de Lafayette. The position in which I find myself cannot be ended too soon; my Need of Water demands it, and every instant Gives the Enemy one more advantage. Colonel Laurens and Lieutenant Colonel de Fleury12 are going, Sir, to Report to You on my Success of yesterday evening in attacking Conanicut.13 What You think of it will Decide what we should do regarding this plan. I have the honor to be, Sir, [&c.]
Estaing