Réponses aux suppositions de M. Gérard.1
La varieté des circonstances maritimes et militaires rendent incertains les projets les plus probables; les bazes les mieux etablies ne sont que trop souvent renversées par un evenement imprévu; si les données elles-mêmes se trouvent n’être que des speculations doutteuses le problesme n’est plus que chimérique, on nage dans le doutte; mais on cause, et causer c’est chercher a se connaitre, c’est beaucoup: deux hommes attelés a la mesme besogne s’en devinent mieux; mettre cependant trop de confiance dans un apercu toujours susseptible d’une multitude de variantes ce serait s’egarer; on apercoit de loin des ressemblances de position qui disparaissent lorsqu’on est proche et l’on doit être prevenu d’avance que les inductions tirées de ce qui vat etre dit seront tres fréquament contrariées par la loy toujours impérative du moment.
reponce a la supposition numro un. la promptitude est la premiere des armes, ettoner c’est presque avoir vaincu: c’est ce qui est desirable; c’est ce qui serat peutetre: on ferat tres assurement l’impossible pour y parvenir. sur prendre le lord et l’amiral Howe par une opération mixtte aussi compliquée que celle de remontter dabord environ vingt deux lieues et ensuitte environ treise lieues d’une riviêre c’est se flatter que des vents, des marés differentes, des sondes, des maneuvres, celles de 1’enemi tout concourerat a une promptitude qu’un rien peut ralentir. si nous étions instruit de ce que nous ignorons des circonstances, si nous avions dans nous même des secours qu’il faudrat chercher ailleurs, des pilottes, si les élements et les positions nous etaient egalement favorables, il nous restteroit encore a établir un concours nécéssaire entre les forces de têrre des Ameriquains et l’escadre sans cette unité d’action nos succes dans une riviere ne seroient que momentanés ils pouraient devenir dangereux. Le roman qu’on se plairoit a adopter, celui qui jetteroit le plus de certitude sur l’avenir de la campagne seroit de trouver a la mer les forces navalles des enemis: la superiorité aquise par un combat accelereroit, faciliterait, elle influeroit d’une maniere preponderante Il ne restteroit plus qu’un genre de calcul celui des deffenses teresttres et de la possibilité des attaques on n’auroit plus a prevoir que la chance eloignée des secours imprevus que l’angleterre peut envoyer inopinement ils deviendront dangereux en raison de ce qu’ils trouveront sur les lieux et de ce qui poura agir avec eux. Vaincre a l’atterage est donc ce qui est a souhaitter de même qu’apres le malheur d’une paix, d’une treve signée ou d’une escadre fort superieure ce qu’on croit le plus défavorable serat de ne trouver que la plus petitte partie des vaisseaux de guerre Anglais avant que de s’enfoncer dans la Delaware. L’episode d’un desir et d’un soupir est pardonnable elle suffit voila une seconde preface; imaginons suposons et racontons: les fictions devienent rarement une réalité; n’importte nous prenons connaiscance de têrre entre le cap henry et le cap hinlopen on aurait cherché sans hasarder la certitude de l’attarage a ne se laisser apercevoir que le plus pres qu’il aurat été possible de ce dernier: des batiments ameriquains ou Anglais, plus parfaitement mauvais voiliers que nos frégattes, ou tres hardis auront été joints, nous serons instruits et si ce qu’ils auront dit est conforme au texte de la suposition si ce premier bonheur a lieu il serat la source de tous les autres, si les embarcations rencontrées ont echapé si une seulle l’a fait si aucune n’a paru, ce serat a l’extrêsme promptitude a reparer ces inconvénients ou l’ignorance informé ou doutant de tout on est enfin par le travers du cap hinlopen il faut alors avant de dépasser indian river et rehobo bay se décider a envoyer une frégatte plus ou moins soutenue pour visitter un lieu qu’on dit être le dépost des prises faites par les anglais, on le designe aussi comme un des deux endroits ou l’on pourrat trouver des pilottes. le soutien de cette frégatte éxigerat des reflexions il faudrat qu’elles soyent courttes le parti qu’on prendrat serat nécéssairement hasardé tout dépost peut et doit être bien gard bien deffendu bien choisi Les gros vaisseaux aprocheront ils de têrre? la fregatte même pourrat elle le faire? des chaloupes suffront elles? ne seront elles pas absolument compromises; deux ou trois vaisseaux fourniront ils asses de monde? et leur separation quelleque courtte qu’elle soit ne deviendrait elle pas une fautte majeure? tout retard de la part de la totalité de l’escadre n’en paraitroit elle pas une plus grande? On présume que la croisiere sans doutte a l’ancre des vaisseaux de guêrre anglais doit etre Nord Est et Sud ouest entre le cap james et le cap may c’est la surtout où il faut ariver avant d’etre attendu par le fort ou evitté par le faible: ne serat ce que lorsqu’on y serat parvenu que ce ferat le detachement d’indian river? les vents les courants le permettront ils encore? et le depost ne serait il point échapé? il est probable qu’il faudrat mouiller sur son champ de bataille, evenement rare a la mer: un second détachement d’une frégatte serat necessaire au même instant elle ne devrat point laisser tomber son ancre pour etre plus tost a portée d’envoyer sa chaloupe a terre ou Pilot town; le nom de cette ville promet, mats tiendrat il parolle une simple chaloupe de frégatte ne pourroit elle pas au lieu de ramener des pilottes etre aresttée? il est infiniment a craindre qu’une flotte anglaise navigant sans cesse dans la de la War toutte son embouchure ne soit ou Royaliste ou tres assujetie.
Les pilotes sont a bord le detachement d’indian river se rallie les vents et la marée favorisent on n’a perdu que douze heures moins s’il est possible ; il a fallu que pendant ce peu de temps le ministre plénipotentiaire du Roy et l’envoye de l’Amerique2 ayent scu ou est le congres si les comunications sont rares, leur parti doit etre pris et eux débarqués avec leurs gens et ce qu’ils voudront de leurs effets ou leur sejour a bord peut se prolonger plus qu’ils ne le voudront ce debarquement est cependant une chose d’importance premiere non seulement pour le personel interessant de Mrs Gerard et Dean mais aussi pour la chose générale l’extresme importance de remonter vitte si le parti est pris de le faire dominerat les considérations les plus imposantes il faudrat avoir combiné decidé et éxécutté ou le debarquement serat remis. ne serat il pas utile dans tous les cas que des duplicata de lettres en chifres pour le congres et pour le Général Washington soyent remises aux fregattes d’indian river et de pilot town[?] ces depesches a meditter a preparer d’avance a se comuniquer devront etre necessairement en chifres Mr. Dean peut seul en avoir un et les ecrire; at il ce chiffre? ce quelles contiendront déciderat peutetre du sort de toutte la campagne: remonter le plus haut possible s’embosser, attaquer, demander en reponce l’indication de l’instant: ne faire que bloquer, affamer, [laisser entre ?] pendant combien de temps on pourat le faire; interoger sur ce que Mr. Washington croit qu’il en faudrait consommer dans ce roslle passif et plus redoutable que l’action ouvrir l’idée d’une diversion sur New York presenter ce que le general amériquain desireroit que l’escadre fit sur le champ en cas d’une retraitte du Lord Howe par les jerseys voila les quatres points principaux de ces importantes épitres elles sont indispensables mais seront elles possibles[?] la correspondance du gouvernement de l’amérique est dit on plus qu’au bercau et tres vitieuse dussent elles être inutiles ces lettres leur preparation ne scauroit etre trop prochaine n’y trop reflechie de pareils en cas sont majeurs et décisifs j’ose espérer qu’on aurat le bonheur de les employer et Mr Washington est trop homme de guêrre pour ne pas répondre nettement et promptement il sentirat et il serat convenable de lui faire insinuer que la possibilité d›aujourd›hui peut echapper demain.
Les depesches en chiffres sont parties l’escadre est sous voille le main ship channel nous a conduit avec un brasseyage que les carttes annonce suffisant jusque Nord et sud de Bombay island et de Stow creek. le mouillage de Reedy island est celui que l’inspection des carttes et que ce qu’on a entendu dire font croire le meilleur on voudroit pouvoir le suposer l’endroit de la seconde station mais avant de s’y rendre on ne trouve plus que quatre brasses anglaises, c’est a dire un fonds de 22 pieds six pouces francais on peut sans doute s’alleger mais laisser un mur entre la mer et soy est il prudent? on a pu, on n’a pas craint de le faire on est mouillé a Reedy island y attendrat on la reponce du general Washington[?] y parviendrat elle[?] combien faudrat il y sejourner[?] descendrat on tout de suitte jusqu’a billings fort moins inquietant parce quil parait qu’on peut s’y embosser de tout pres que le fort red Bank couvert d’un banc qui en eloigne et qui otteroit par la aux vaisseaux toutte la superiorite qu’ils ne doivent qu’a la proximité des batteries qu’ils attaquent. L’isle aux quatre redouttes et sans nom3 qu’on voit sur la cartte, environ au Nord Ouest quart de Nord de Red bank est aparament celle ou les anglais n’on pu parvenir suivant les relations qu’en allegeant des vaisseaux de cinquante canons combien ne faudrait il donc pas diminuer le tirant d’eau des notres. puisse la force des vents et du courant permettre de le faire sans trop hasarder une stabilité soumise au calcul des poids puisse l’attaque de Mr. Washington etre soutenue par la notre et par la terrible diversion de notre artillerie puisse les vaisseaux nouriciers et de transport etre détruits jusque sous philadelphie même puissions nous y marquer les logements du Congres et repartir pour New york avant meme qu’il soit arrive et puisse tous ces veux ne pas etre totalement batis sur les brouillards de la de la War.
reponce a la suposition numéro deux. le premier concours est celui du fonds. les carttes ne font voir que trois fathoms and half non seulement sur la bare continue resserée par les deux bancs de coney island et de false hook mais encore dans le petit passage formé entre ce second banc et celui qui tient a Sandy hook 19 neuf pieds huit pouces trois lignes mesure française sont le produit de trois brasses et demies anglaises les marées des mortes eaux que la cartte de la de la War spécifie tandis que celle de la riviere d’hudson se tait sur cet objet important ne sont que de quatre pieds et demi Anglais qui vallent 4 pieds 2 pouces 9 lignes francais ce total ne donnerait donc a la mer hautte que 23 pieds 11 pouces le tirant d’eau du Languedoc est de 22 pieds six pouces celui du Tonnant est de 23 pieds 10 pouces et tous les vaisseaux de 74 de l’escadre tirent de 21 a 22 pieds d’eau eux seuls peuvent avoir quelleque superiorité sur le nombre des vaisseaux de 64 et de cinquante qu’ont les anglais la levée d’une embouchure de riviere ou la mer du large est resserée par des bancs n’est plus celle de l’intérieur de la de la War seise pouces d’eau audessous de soy n’y sont pas sufisament rassurants: la stabilité du navire est bien plus aisement compromise en embouquant que dans un chenal enfoncé dans les têrres.
on est passé. les vents apres avoir permis de mettre le cap a l’ouest ont laissé raportter au Nord au Nord Est, les Narrows sont déja loin et l’affaire Nautique est terminée il est demandé par la chose militaire quel est le concour de terre que les Ameriquains devront fournir. Le décider le presumer même est impossible et seroit ridicule avant de se doutter seulement de ce que l’on aurat a combattre. le plus de moyens sera toujours le meilleur l’infanterie anglaise est bonne exellente elle a vu abandonner a son aproche les forts indepandance et Washington4 il est a craindre que si elle les a repris une seconde fois ce qui est plus que possible elle ne les cede pas aussi aisement la foule pourat l’éttonner une attaque environante qui laisseroit ces forts derierre qui les négligeroit s’ils ont été repris, la mer dont nous serions maitres choses contre nature pour des têtes anglaises nos vaisseaux qui tonneroient contre new york une descente des amériquains dans long island du gros canon de l’escadre des mortiers etablis par eux et avec notre secours sur la pointe du brook land, l’isle du gouverneur enlevée, occupée par nos troupes, ses batteries tournées contre la ville qu’elles deffendaient un ensemble d’operations rapides pourat ébranler la fermete ordinaire des troupes britanniques mais il paroit nécéssaire en stipulant un concours de ne point oublier qu’il doit etre plus que proportionné que les troupes du Nord et surtout celles de Boston sont les plus acoutumées à voir les anglais de pres et que le moindre acte de foiblesse ou de timidité rejetant tout le poids de l’action sur nous pouroit être très funeste: une pertte inutile en hommes en aparaux ou en munitions dont le port de Toulon a ete si cruellement avare seroit trop et notre inaction subsequente deviendrait aussi nuisible aux Amériquains qu’a nous même
le mouvement de la machine militaire entrainerat peutetre trop vitte la circonspection politique le ministre du Roy serat peut etre obligé de presser la demande des compensations et d’exiger dans le meme instant les reponces les plus cathegorique tout enfant qu’est le gouvernement ameriquain il aurat deja ses finesses et toutte republique a des lenteurs et fort peu de secret le Canada apartiendrait au Congres s’il avait dans les comencements scu promptement et suffisament secondér le general Arnold: il faudrat donc vaincre l’adresse presser sans choquer pousser l’incertitude aprendre a ne pas mettre son vray sure ses malles et subjuguer vivement des volontes diverses et des interets peut etre oposés le chef deuvere en serat plus grand il est digne de celui qui a quitté pour l’entreprendre le gouvernail intérieur du cabinet de Versailles si l’on croyait soumettre des idées mal ou trop peu digerées a son experience et a ses lumieres on diroit que les premiers mots politiques qu’il prononcerat doivent être sacramentaux qu’il aplanirat bien des difficultes et qu’il s’évittera a lui meme beaucoup d’epines si la premiere conference regle pour prèliminaires invariables compensation d’efforts muttuels dans toutte l’amerique en general possesion garantie et comode pour la pêsche sans rien designer et tous genres de facilité d’entretien pour l’escadre libératrice. les numeros suivants ebaucheront un peu cet apercu informe
reponce au numero trois. ce qui a été etabli dans l’article precedent se trouve renfermer ce que le present article exige Le concours des Amériquains doit etre non seulement calculé sur ce que New york aurat de deffenseurs mais sur la quantité de temps qu’il faudroit pour que les secours de philadelphie pussent y arriver une diversion qui n’est que cela, qui n’a point la reussitte pour objet n‘est qu’un moyen trop secondaire il consome du temps, l’effet est douteux l’attaque reeslle est la seulle diversion admissible le succes la produit il devient deux fois utile il l’est par ce qu’on a fait et par ce qu’on a empeche [de faire] mais tatter sans frapper et seulement pour distraire serait selon mon opinion dans le comencement et avec des Anglais le plus pernicieux de tous les parttis, songer au peu de temps que la saison nous laisse pour operer le prouve nos enemis m’ont fait jadis l’honneur trop grand de craindre un peu mon activité c’est une illusion prétieuse il faut s’il est possible qu’elle renaisse promptement.
reponce au numero quatre. je crois aux secours de vivres de provinces méridionales, je compte sur ceux de Boston, mais je crains de manquer des refraichessments les plus ordinaires et les plus utiles pendant le temps que nous serons dans la de la War et dans la rivière d’hudson ces auberges la ont été trop frequentées on y vit depuis trop longtemps a discrétion l’engorgement de denrées de la partie du Sud pourat sans doute les faire promtement refluer sur nous, il est probable que la cotte une fois purgée des croiseurs anglais les ameriquains se serviront de leurs embarcations s’il leur en reste mais la Marine Anglaise est ponctuelle et opiniatre il n’est pas demontré que ces officiers aussi exacts qu’ils sont patients et intelligents l’everont les stations qui leur sont assignées des qu’ils me scauront au dessous d’eux ils pouroient fort bien en conclure au contraire que le dessein de l’escadre n’est pas de remontter qu’ils sont en sureté et qu’ils doivent restter ou on leur a ordonné d’être ; il faudrait pour les en chasser avec certitude, atterir au sud et ranger la costte cela retarderoit peu et les canaux seroient indubitablement debouchs mais on auroit sonné le tocsin et c’est la le pis de tout les dilemnes militaires ont trop souvent l’inconvenient douloureux d’avoir des branches qui se croisent qui se nuisent entre elles et en elagant celle qui paroit la moins importante on perd quelleque fois la plus productive on pense cependant qu’il ne faut pas mettre l’accessoire en concurence avec le principal. les bruits répandus par ordre du congres d’une expedition dans le sud des preparatifs ordonnés pour nous y recevoir magasins qui ne seroient pas perdus puisqu’ils pouroient ensuitte nous parvenir par mer une maneuvre feinte qui si le vent le permettait ne consomerait que deux ou trois jours et qui nous feroit voir de terre porttant ou nous ne voudrions pas aller petit moyen qui peut reunir le double avantage de tromper egallement l’endroit ou l’on vat et celui qu’on ne veut que delivrer le dernier parti enfin toujours fort dangereux d’un détachement des vaisseaux de l’escadre pendant que le surplus s’ocuperoit de l’attaque de new port forme l’enumeration5 des choses a faire et a discutter si les stations Anglaises du sud conservent toutte la tenacité qu’un avantage marqué et d’eclat leur otteroit elles conserveront la vraisamblablement si les bruits publiques ne les ebranlent pas.
se faire proposer ce qu’on desire apartient trop a la politique pour s’apesantir en parllant a un aussi grand maitre dans l’art diplomatique sur l’utilité d’un procedé de premier principe. si l’on n’executtait rien de plus important que New port il faudrait bien au moins faire cela et ce moins pourrait etre beaucoup les aparaux de la Marine Anglaise y seront peutetre deposés Newport peut etre devenu le point milieu des forces navalles l’Amiral Howe le regardoit comme le plus comode puisque c’est de la qu’il avoullu faire partir le general Burgoine6 C’est encore sur cet objet comme sur tous les autres d’apres ce que l’endroit attaque renfermerat et d’apres ce qui le deffendrat qu’il faudrat solliciter et regler le concours si l’on n’a rien fait et s’il est possible de se passer totalement du secours des troupes des provinces unies reserver leur bonne volonte et leurs moyens pour la derniere operation donneroit le droit d’exiger alors davantage et de demander un plus grand equivalent en vivres des pratiques surs, des intelligences avec les gens du pays avec les citoyens de Newport, des gens de confiance qui ayent la leur; seront un concours necessaire partout et on pense qu’on pourrat et qu’il faudrat promptement l’obtenir pour ce lieu comme pour les autres l’enseigne de la liberté porté par des mains Amériquaines et marchant devant les armes du Roy peut devenir l’arche du Seigneur et faire tomber les murailles7 on a besoin d’un prodige lorsqu’il faut lacher de faire autant de choses en aussi peu de temps: un assortiment de vivres pour les operations de l’escadre dans les isles serait un équivalent d’autant plus grand que ne pas les affamer qu’y portter ou y convoyer des comestibles pour leur propre consomation s’est travailler a leur bonheur comme a leur déffence, et qu’apres le succes de l’entreprise l’economie dans les depences de l’escadre est ce qu’il y a de plus desirable
reponce au numéro cinq. l’armistice de fait semble si raproché de celle de droit et toutte convention tacitement agreee ou signee sans la France paraitrait desormais si contraire aux interets du Roy que cette idée seulle fait fremir hattons nous sans nier une suposition possible de passer a celle de l’attaque d’halifax. plus les états unis considereront cette operation comme etant d’un interest majeur et plus la compensation prevue par la cour pourrat etre considerable plus elle serat facile a obtenir on pence que les secours que les ameriquains donneront en troupes et en embarcations pour les portter doivent etre fort exageres et infiniment au dessus du besoin reeslle par une infinité de motifs en spécifier quelques uns ferat embrasser d’un seul point de veu tous les autres: la saison avancée forcerat de brusquer halifax si l’on perd encore beaucoup d’instants au service du Congres pour lequel on aurat tout fait gratuitement il n’en restterat plus pour celui de sa Majesté l’hiver n’attend pas il chasse ou il faut le passer ou l’on se trouve ce qui serait affreux et nous rendrait nuls pour six mois: il ne faudrat plus dans l’arriere saison penser a remonter vers le sud ce serat du nord qu’on devrat faire routte pour les isles du Vent: les états laisseront sans doutte une fortte garnison a halifax elle diminuerat ce qui opererat avec nous et pour nous: ce mot ramenne a la désignation de l’isle elle exige une épisode: mes instructions sans etre exclusives noment l’isle de St jean: le Ministre plenipotentiaire du Roy d’aprees ce qu’il m’a dit panche pour terre neuve c’est le foyer de la pêsche; l’isle de st jean n’est que fertile les matelots sont la denree qu’il nous faut la morue les fait pousser st jean est petite l’Espagne toujours possedee de la manie teritoriale ne peut avoir une grande part que sur un large territoire si le compas ne s’ouvre point sur la cartte elle croirat qu’on ne lui offre rien je pense totalement comme Mr Gerard mais je suis servile en fait d’instructions je voudrais qu’il fut possible de satisfaire tout voici mon chateau en Espagne un sistême pour etre parfaitement bon doit etre général et ne faire qu’un celui de l’Amerique est la liberté que têrre Neuve la conserve qu’elle envoye aussi s’il se peut, au congres que sa ville de plaisance dans la quelle il y a seise mille ames ou que sa ville de st jean dont les anglais ont fait le chef lieu soyent aussi souverains que Boston mais qu’attendu l’importance dont il est pour lamerique comme pour l’europe que les anglais ne redeviennent pas pecheurs uniques lisle de terre neuve uatorsieme province ou unie a une des treise, soit sous la speciale protection de la France que l’Espagne puisse y acceder, que l’une et l’autre couronne possedent en souvraineté de grandes portions de l’isle actuellement peu établies comme la Plage des Trépassés,8 ou ce cap sufisament designé dans le traité d’Utrecht et que la mauvaise foy anglaise n’a jamais voullu qu’on nommat le cap riche9 que les parties de l’est on de louest et cetera soyent partagées que les trois puissances se garantissent la pesche exclusive en specifiant, pour evitter touttes contestations sur touttes les costtes de terre neuve et que le droit d’échafaut sera reservé et resseré au territoire de chacun que la France et l’espagne aussi dans le cas ou tel est son plaisir, veillent a la surete de l’isle en general par des troupes a elles, par des subsides meme accordes a la province ameriquaine de terre neuve pour l’entretien perpetuel de troupes reglées d’officiers d’ingenieurs d’artillerie et de fortification affin que cet important joyau maritime ne puisse jamais par aucun cote retomber entre les mains de l’enemi comun que ces subsides, que la preponderance qu’ils donneront dans le gouvernement dans celui de têrre Neuve forme un chainon un lien de plus entre nous et le congres et qu’enfin les etats unis cedent et garantissent au Roy la souverainete de la petite isle de st Jean beaucoup moins utile pour la pesche que pour préparer consomer et assurer la revolution ou la conquestte du Canada et par consequent etant plus avantageuse dans les mains de la France aux etats unis qui veulent ou cette revolution ou cette conquette du Canada qu’a nous memes qui n’y songeons pas et qui ne trouverions dans l’isle de st Jean par sa culture actuelle et par la bonte de son sol que des moyens comestibles pour soutenir nos nouveaux etablissements de terre neuve: que cette isle de St Jean en devenant sujette du Roy ne perdre rien des droits que l’angleterre a voullu enlever a l’amerique qu’au contraire ils y soyent porttes au plus haut degre qu’ils y soyent consacres s’il se peut de maniere a rendre impossible à tout ministre et ce qui est cent fois pis a tout chef de burau aveugle a tout gouverneur despotte d’en troubler l’organisation que les amériquains y voyent sans cesse sous leurs yeux un exemple absolument opose aux erreurs Anglaises que quelques uns d’entre eux viennent y chercher la veritable liberté d’action de discours et la tranquilite que l’inquietude la jalousie et l’ingratitude et tous les petits chocs du gouvernement republiquain font plutost perdre que trouver sous le bonnet un peu chimerique d’une pretendue liberté parfois tres ideale et souvênt reine plus soucieuse que ne l’est sa Majeste l’authocratrice de toutes les Russies telle est la chimere que je croirois infiniment utile de voir réaliser comme elle ressemble fort a la fable du pot au lait10 Helas apres tous mes que qui seront trop probablement des que retranches j’ai au moins le droit de dire tout au milieu de mon songe, comme la petitte laitièere il me semble deja que je vois tout cela
Des Apotres envoyées le plus tost possible a Plaisance a st jean de terre neuve et a l’islle de st jean même sont un des plus grands moyens de réaliser ce resve il faudrait que la mission eut deja été bien et solidement preschée lorsque l’escadre irait lever les scrupules plus il y auroit d’Ameriquains avec nous et plus notre evangile deviendroit plausible le bon choix, le nombre de ceux qui le soutiendront l’acceleration de leur depart l’aplanissement des difficultés les instructions ou tout serat prevu des bases bien données ce seront la les grands services que le Ministre plénipotentiaire du Roi rendra a sa Majeste cest ce qui m’a fait dire dans le comité que du choix de celui qui accepterait cette difficile commission dependait davantage la reussite que de la nomination du Général: si mon rabachage sur cet article a décidé le voyage de Mr. Gerard je me féliciterai d’avoir ete véritablement utile a la chose; Mr Gerard sentirat mieux que personne l’importance des moyens ocultes. Ils seront au moins aussi fructueux que les ostenssibles; les premiers seront les siens, tout l’honneur lui en apartiendrat; il partagerat aussi la gloire des troupes Amériquaines qui nous seconderont ou les lui devrat.
ce qu’il m’a fait l’honneur de me dire au sujet de la Bermude m’a engagé à réflechir profondement sur cet objet: ce n’est point la conversation que j’ai eue il y a un an avec Mr le Cte Daranda11 qui m’a fait marquer de l’eloignement pour y convoquer une flotille ameriquaine les raisonements de Mr l’ambassadeur d’Espagne ne m’avoient point alors persuadé aujourdui que la roue a pris tout son mouvement peutetre que Mr d’Aranda ne penseroit plus de même c’est l’embarras Nautique de ne pouvoir mouiller aux Bermudes de ne faire que croiser dans un parage fertile en coups de vents ou en calmes d’etre obligé de m’en eloigner tout a coup et d’y laisser des gens qui ne manqueroient pas de croire qu’on les abandonne c’est le temps beaucoup trop long qu’ils voudroient peutetre consommer a consolider leur revolution cest celui que je perdrais qui me feroit balancer. Je certifie que les raisons politiques ou que le fort médiocre derangement de la routte ne m’inquieteront point dans une operation a la quelle je consentirai si Mr. le Ministre Plenipotentiaire continue a la croire aussi bonne elle me paroit tout bien examiné, elle etre avantageuse, soit pour la sureté de notre comerce soit pour infestter a jamais celui des anglais elle doit etre adoptée si Mr. Deane a conservé de loin ce que ses confreres dans la revolution ont perdu en restant sur les lieux leur crédit et leur place au congres et si notre pelerinage aux bermudes donne des facilités dans les négociations et un moyen de plus pour obtenir davantage de secours contre terre neuve contre l’isle de st jean et s’il se pouvoit contre la barbade je trouverai peutêtre necessaire d’attaquer cette derniere isle avant que l’on ne me scache aux isles du vent et si je suis parfaitement instruit des forces maritimes je me deciderai probablement a ne relascher a la Martinique qu’apres avoir comencé a agir contre ce qui est le plus auvent parce que remonter contre lui est trop long et parceque surprendre vaut plus que quatre batailles qu’un vaisseau de ligne et que trois fregattes d’augmentation. si l’operation des Bermudes procurait l’assurance d’un grand Convoy de vivres pour nos islles. cette certitude me paroitroit suffisante pour faire risquer les inconvénients d’un coup de vent doutteux, et du tristte rolle de spectateur non agissant. les batiments chargés d’objets a vendre pourraient l’etre aussi de soldats a debarquer mais il faudrait absolument que touttes les embarcations marchassent comme nos mauvais voiliers ce qui n’est pas pretendre a une grande vitesse.
nous serons donc dans le cas satisfaisant d’operer meme aux isles du vent sous l’influence politique du caducée de Mr. Gerard il partagerat d’autant plus nos succes qu’il nous aurat augmente nos moyens ceux du second ordre ne seront pas les moins intéressans on comprend, sous ce tittre les bons pilottes les carttes les plans dettaillés soit pour l’executtion d’un projet soit pour la conaissance des lieux une demi douzaine d’emissaires ou satellittes hardis intriguants les nouvelles et un achat de dix ou douze negres esclaves qu’on affranchiroit dont l’employ projette exige une spécification un peu moins tronquée que celle des autres objets mes instructions me prescrivent avec la plus grande raison de ne conserver que la Dominique expédition qui ne se ferait qu’en sortant du fort Royal. tout ce qui m’est d’ailleurs prescrit d’attaquer doit être abandonné il m’est ordonné de faire le plus de mal possible au comerce Anglais: donner la liberté a tous les negres qui voudront me joindre avant la prise ou la redition de chaque lieu serat sans contredit une pertte irréparable pour l’angleterre c’est otter tout a la fois a l’agriculteur ses bestiaux et au manufacturier ses ouvriers; remettre sous le fouet d’un comandeur des esclaves une fois déchaînes est difficile laborieux et quelquefois impossible les negres devenus libres que j’aurais armés ou que j’aurais laisse s’armer ceux que je n’enleverois pas en qualite de soldats formeroient sur les lieux et apres mon depart un levain de rebellion infiniment incommode le sucre s’en ressentiroit longtemps et s’ils avaient quelqu’un pour les conduire ils embarrasseraient autant les isles du vent anglaises que les negres des montagnes bleues12 ont tourmenté les Colons de la jamayque s’ils avaient été dans le temps secretement animés et armés, les anglais etaient chassés ou touttes leurs plantations detruites pour longtemps mes émissaires blancs et noirs seroient employés des l’instant du debarquement a repandre dans les habitations le desir et la certitude de la liberté il faut pour cela des gens qui parllent anglais les noirs seront plus tost crus par ceux de leur couleur que les blancs mais quelques uns de ces derniers seront necessaires pour conduire la machine et pour etre au besoin les espions des autres le choix de ces divers instruments me semble infiniment important c’est tout dire ce qui l’est dans les affaires majeures ne paraitrat je l’espère jamais indigne de ceux qui sont depuis longtemps acoutumés a diriger les grandes entreprises par tous les ressorts qui les font jouer a l’egard de l’argent, il ne peut selon mon opinion y en avoir de mieux employé. il m’est prescrit dans mes instructions de laisser la nouvelle colonie du nord et celle de la Dominique a l’abri de toute insulte J’employerai pour l’execution d’un ordre aussi difficile j’implorerai pour touttes les deux isles du septentrion et du [midi] la meme divinité la liberté les nègres et soldats soutenus et contenus par ce que je pourrai tirer des garnisons de la Martinique et de la Guadeloupe et par ce que je laisserai moi même sont le moyen unique que je puis avoir pour rendre la Dominique difficile a reprendre: ce moyen est bon: je l’ai éprouve c’est principalement par le secours de negres rendus libres faits soldats et devenus matelots que j’ai réussi dans mon expedition de [l’Inde]13; ils y ont donnée des preuves de courage de fidelité et de discipline qui ont effacé de mon esprit tous les prejugés contraires l’expérience m’a demontré la verité de deux principes le 1er c’est que tout ce qui s’apelle homme quand il passe dans un etat meilleur et qu’on l’y contient qu’on l’y occupe et qu’on lui inspire l’emulation peut etre conduit et animé le second est que si l’on se battait dans le feu il faudroit tacher d’y employer des salamandres14 les tropiques sont l’element des negres et presque partout le poison des blancs.
je n’ignore pas que ce qui est selon mon opinion sans inconvenient reesle n’y marqué pour la Dominique reconquise rencontrerait ailleurs des obstacles presque insurmontables je scai que tout colon de St Domingue et de la Martinique regarde un negre armé comme un monstre prest a le devorer et a venger ses [semblables.] ces Colons abuses voyent cependant sous leurs yeux ce qu’ils ont pu remarquer comme moy c’est que les negres libres sont ceux qui traitent les esclaves avec le plus de rigueur ils en sont les plus cruels et les plus mortels enemis. j’ai surveille arrestte et puni leur barbarie pendant trois ans15 je prévois que les riches Abitants diront que les Anglais s’ils prennent St Domingue ou la Martinique feront la meme chose que moy et qu’ils les ruineront en affranchissant une partie de leurs esclaves il n y auroit pas grand mal quand cette crainte salutaire et peu fondée augmenteroit dans les cœurs le desir de se bien deffendre nos concitoyens d’amerique ordinairement plus spirituels que profonds en donneroient une nouvelle preuve par ce raisonnement les Anglais aiment trop ce qui raporte pour gatter ainsi leur gibier nos enemis croiront trop longtemps encore a leur superiorité maritime pour ne pas esperer de conserver ce qu’ils auront pris au lieu de diminuer le nombre de negres travaillants ils l’augmenteront c’est ce qu’ils ont fait a la Guadeloupe et a la Martinique pendant qu’ils l’ont eu leur sistême seroit encore le meme le mien est celui du moment c’est uniquement celui des lieux qu’on abandonne et celui de la Dominique petite islle sans moyens actuels de deffence et qu’on veut conserver: je ne pretends pas ettendre mon projet plus loin il ne blesse point le droit de la guêrre ni des gens si les negres ne sont que bestiaux les armées dans tous les payis se servent des chevaux et des bœufs elles les enlevent si ces hommes noirs sont des payisans ceux de la Saxe ont été très malgré eux crées soldats Prussiens je ne projette que de faire des recrues volontaires ou de recompencer ceux qui auront été utiles aux troupes du Roy: les raisons legalles et celles de l’interest present ou avenir vu dans le plus grand eloignement militent donc en favour de mon systeme mais, au lieu d’un apercu je fais un mémoire pour le soutenir; il est temps de retourner a nos moutons.
Reponce a l’observation. tous les comestibles toutes les denrées seront infiniment cheres c’est aussi mon opinion cent mille raisons me le persuadent. on dit qu’on ne s’est pas plu a Paris a conseiller ou a faire faire de fort bons marches aux ameriquains il faut s’attendre a pis et touttes réprésailles a part les dévastations le papier monoye nos lettres de credit qui ne vaudront tout au plus que ce papier qui ne sont que des assignations sur quelqu’un qui doit et le taux sans doutte exhorbitant des marchandises rendront le trop grand nombre de nos besoins non seulement tres ruineux mais fort difficiles a obtenir c’est ce qui me fait desirer ce que le peu de marche de nos frégattes nous a empeche et nous empechera d’avoir, une prise chargée de choses qui manque aux ameriquains et il leur en manque beaucoup. Je pense que dans leur position, comme dans la nottre ce ne sont que par les echanges faits entre des objets mutuellement nécéssaires que les magasins s’ouvrent et que les marchandises peuvent être ramenées a un taux raisonnable. rien sans doutte ne seroit plus utile que d’engager le congres a se charger de la fourniture des vivres a un prix convenu et moderé mais il faudroit en le faisant qu’il demeurat bien convaincu de toutte l’importance dont il est pour lui même de ne pas promettre ce qu’il ne tiendroit point. a l’égard des rafraichissemens locaux la police peut a paris taxer les denrées et ce qui est plus difficile forcer a les vendr mais dans un payis qui est le théatre de la guêrre dans une republique toutte neuve dont tous les fibres ne sont pas encore bien correspondants n’y a leur place cet ordre au lieu d’etre utile eloigneroit peut etre les vendeurs. une exhortation bien patetique produiroit peutetre davantage le congrès y diroit que ce sont les liberateurs des cotes ceux qui vont faire renaitre la navigation et labondance les Amis enfin de la patrie qu’il faut secourir faire subsister et ne pas eloigner par des prix éxcéssifs, telle est mon opinion je la soumets a celle de Mr. Gerard. Mr le Chevalier de Borda16 travaille a un etat de vivres fort detaillé. son esprit d’ordre son zèle et ses talens promettent qu’il ne laissera rien a desirer je me contenterai d’observer d’avance qu’il sera convenable de tentter de remplacer par les choses possibles celles qui ne le seront pas comme par exemple des salaisons par de la viande ou du poisson boucané s’il y en at: tous genres de légumes conserves et surtout le choux croutte si on en peut faire seront de grands antiscorbutiques: les fours de Boston pourraient des les lers instants faire du biscuit il nous seroit envoyé a Newport; les briques pour construires un second four a bord de chaque vaisseau me paraissent la premiere chose a demander pour la partie des vivres comme six Diables ou triqueballes seront la premiere chose que la partie militaire exigerat et cela peutetre même pour l’expedition de New york et de New port ils seroient indispensables pour halifax Chaque triqueballe consistte dans deux roues du plus grand diamettre de la plus grande largeur de jenttes et force de rayes qu’on peut trouver ayant un essieu assez fort en bois ou en fer pour soutenir un canon de vingt-quatre qu’on suspend par dessous une fleche ou timon sert a tirer C’est ainsi que les pieces de vingt-quatre de fer ont été mises facilement en batterie aux sièges de Madrats et du fort St David17 si ces triqueballes pouvaient etre au nombre de douse cela n’en serait que mieux il faudrait aussi de quoy faire des chariots composes pour mettre les munitions a couvert et pour les voitures et [illeg.] ce que a ete18 oublié ou refusé à Toulon et de la poudre sans balles ne tue pas meme des cailles L’etat de ces trois objets sera dresse et donne particulierement
[Translation]
Responses to the Suppositions of M. Gérard1
The variety of maritime and military circumstances render uncertain the most probable projects; the best established foundations are only too often reversed by an unforeseen event; if the informations themselves are found to be only dubious speculations, the problem is nothing more than chimerical, one floats in doubt; but one discusses, and to discuss is to seek to know yourself, it is much; two men applying themselves to the same work understand it better; to place, however, too much confidence in an appearance always susceptible to a multitude of variants would be to be led into error; one perceives from afar some appearances of the position that disappear when one gets closer, and we should be warned in advance that the conclusions drawn from what is going to be said will very frequently be contradicted by the always imperative law of the moment.
Response to supposition number one.— Speed is the first of weapons; to surprise is almost always to have vanquished: this is what is desirable; this is what may perhaps be; one may very assuredly do the impossible to attain it. Surprising Lord and Admiral Howe by a mixed operation as complicated as that of ascending some twenty-two leagues at first and then about thirteen leagues up a river, this requires that the winds, the tides, the soundings, our maneuvers and those of the enemy will all conform to expectations and allow a momentum that nothing can slow. If we were informed of those circumstances about which we are at present ignorant; if we could provide that assistance—such as pilots—that we must seek elsewhere, if the elements and circumstances proved favorable, it would still remain for us to establish a necessary cooperation between the American land forces and the squadron. Without that unity of action, our success in the river would be fleeting; circumstances could become dangerous. The fiction that one would very much like to assume, which would cast the most certitude on the future of the campaign, would be to find the naval forces of the enemy at sea: Superiority acquired by an engagement would hasten, facilitate, and influence events in a preponderant manner. There would remain no more than a kind of calculation, that of land defenses and the possibility of attack. We would only have to plan for the remote chance of unexpected reinforcements from England. They might become dangerous by reason of what they will find in places and what could be done with them. To vanquish on making landfall is what is to be desired, in the same way as that, aside from encountering a peace, a signed truce, or a much superior enemy squadron, the most unfavorable event would be to find only a handful of the English warships before entering into the Delaware. The episode of a desire and a sigh is pardonable; it suffices. There is a second proposition that we might imagine, suppose, and discuss, though fictions rarely become reality; it does not matter if we make ourselves acquainted with the land between Cape Henry and Cape Henlopen. One might be found without hazarding a landing through the following manner: American or English ships, slower than our frigates, or very daring, will be encountered; from them we may garner information that, if it conforms to what we believe, if this first fortunate event takes place, it will be the source of all the others; however, if the small boats we encounter escape, even just one, or if we find none, it will require extreme speed to make up for these inconveniences or ignorance. Informed, or doubting everything, we arrive at Cape Henlopen. It is necessary then, before passing the Indian River and Rehoboth Bay, to send a frigate more or less supported to visit a place said to be the depot of prizes made by the English. It is also said to be one of two places where one can find pilots. Supporting this frigate demands some brief reflections; the route they take will be necessarily risky. Every depot should and must be well guarded, well fortified, well chosen. The ships of the line, do they seek to land? the frigate itself, could it do so? some ship’s boats, will they suffice? will they not be absolutely compromised; will two or three ships of the line furnish enough men? and their separation, no mat- ter how brief, would it not become a major mistake? every delay on the part of the whole squadron, would it not loom like a larger one? One presumes that the cruising ground of the English warships, without doubt lying at anchor, must be northeast and southeast between Cape James and Cape May. It is there, above all, that we must arrive before being expected by the strong or evaded by the weak: will it be only when we have arrived there that we will send a detachment for Indian River? the winds and the currents, will they allow it still? and the depot, would it not have escaped? it is probable that it will be necessary to anchor in order to fight, an occurrence rare at sea: sending off a second frigate at the same time will be necessary; it must not drop anchor in order to be sooner capable of sending its ship’s boat ashore at Pilot Town; the name of this town promises, but will it fulfill its promise? Could a single frigate’s boat, instead of bringing back pilots, be taken? it is infinitely to be feared, because if an English fleet is patrolling the Delaware, the river’s entire mouth may be royalist or very much under subjection.
The pilots are on board. The Indian River detachment is rejoined. The winds and the sea are favorable. We have lost only twelve hours, less possibly. It is necessary that during this short interval the King’s minister plenipotentiary and the American envoy2 learn where Congress is; and, if they meet with encouragement, their route must be chosen and they must be landed with their people and arrangements made for their belongings, or their stay on board may last longer than they would desire. The landing is a matter of the first importance, not only for Messrs. Gérard and Deane personally, but also for the general cause: it is vitally important to travel quickly, for if the party is taken en route, it will impose daunting considerations. It will have been necessary to have made plans, decided, and implemented where the landing would take place. Will it not be useful in any case that duplicates of the letters in cipher intended for the Congress and for General Washington be given to the frigates intended for Indian River and Pilot Town? these dispatches, which should be thought out and prepared in advance, must be in cipher. Only Mr. Deane can possess the necessary cipher and can write the letters; does he have this cipher? the contents of his letters will perhaps decide the destiny of the entire campaign. If we are to ascend as high as possible, to bring broadside to bear, to attack, demands information be sent immediately; or are we only to blockade, to starve the enemy, for as long as possible; to consult with Mr. Washington on whether he thinks we must stay in this passive role, more dreadful than action. Broach the idea of a diversion against New York. Ask what the American general desires the squadron to do first in the case of a retreat by General Howe through the Jerseys: those are the four principal points these important letters must address. They are indispensable, but will they be possible? the correspondence of the government of America is, it is said, more than in its infancy and very vicious. These letters might have been useless, their preparation cannot be too soon or too well considered. Similar ones in case are major and decisive. I dare to hope that we shall have the chance to employ them and Mr. Washington is too much the man of war not to respond clearly and promptly. He will sense and it will be appropriate to insinuate to him that today’s possibility can disappear tomorrow.
The dispatches in cipher are sent. The squadron is under sail. The main ship channel is, according to the charts sufficiently deep until north and south of Bombay Island and Stow Creek. The anchorage at Reedy Island is the one that is best based on an inspection of the charts and what has been said. We would like to assume it would be the site of the second station, but before going there, we must consider that it is no more than four English fathoms, that is to say, a depth of 22 French feet six inches. We can undoubtedly lighten ship, but is it prudent to leave a barrier between the sea and ourselves? we have been able, we have not feared doing it; we have anchored at Reedy Island, should we wait for General Washington’s answer? would it arrive? how long must we stay there? shall we descend immediately to Billingsport, less troubling because it appears that our broadsides can command the river bank as opposed to near Fort Red Bank where the bank prevents ships from anchoring close, thus negating the advantage of the ships of the line to the batteries that they attack. The unnamed island3 with the four batteries that one sees on the chart, northwest one quarter north of Red Bank, is apparently the one that the English were able to reach, according to accounts, only by lightening their fifty-gun ships. How much, then, must we reduce the draft of our ships. Could the winds and the current permit doing so without hazarding too much stability subject to the calculation of burden; could an attack by Mr. Washington be sustained by ours, and by the terrible diversion of our artillery; could the victualers and transports be destroyed though they are just below Philadelphia; could we reserve there lodgings for Congress and set out again for New York even before Congress arrives in the city, and would all these plans be built entirely on the fogs of the Delaware?
Response to supposition number two. The first item of assistance would be information about the depth of the river. The charts show only three and a half fathoms not only over the bar stretching continuously between Coney Island and False Hook, but also in the small passage formed between False Hook and Sandy Hook. 19 feet eight inches three lines, French measure, are the equivalent of three and a half English fathoms. The tides at still water—which the Delaware chart specifies, are not given on the charts of the Hudson River—those tides are only four and a half English fathoms, which equate to 4 feet 2 inches 9 lines French. This would yield only a high-sea depth of 23 feet 11 inches. The Languedoc’s draft is 22 feet six inches; that of the Tonnant is 23 feet 10 inches, and all the squadron’s 74-gun ships draw from 21 to 22 feet of water; they alone can have superiority over the 64- and fifty-gun ships that the English possess. The sea swell at a river’s mouth where banks confine the open sea is no longer that of the inner Delaware; sixteen inches of water below oneself is not sufficiently reassuring: the stability of the ship is much more easily compromised in entering a strait than in a channel sunk into the earth.
We have passed. The winds, after having permitted placing the cape to the west, have allowed bearing to the north to the northeast, the Narrows are already behind and the nautical business is finished. It is asked by the military planners what cooperation on land should the Americans furnish. To decide, even to presume, is impossible and would be ridiculous before learning what we must fight. The greatest force is always best. The English infantry is good, excellent; it has seen Forts Independence and Washington abandoned at its approach.4 It is to be feared that if they have taken them a second time, which is more than possible, they would not give them up as easily. The mob could surprise these forts, an encircling attack might bypass these forts, thus ignoring them, if they have been retaken, the sea of which we would be masters, things against nature for English heads, our ships of the line would bombard New-York, a descent of Americans on Long Island, some large cannon from the squadron, some mortars set up by them and with our help on the point of Brooklyn, Governor’s Island seized, occupied by our troops, its batteries turned against the town, that they defended, a collection of rapid movements could shake the customary firmness of the British troops; but it would appear necessary, in stipulating a cooperation, not to forget that it must be more than proportioned, that the troops from the North and especially those from Boston are the most accustomed to seeing the English up close, and that the least evidence of weakness or timidity resulting in throwing all the weight of the action on us would be fatal: a useless loss of men, equipment, or munitions, of which the port of Toulon has been so cruelly miserly, would be too much and our subsequent inaction would become as injurious to the Americans as to ourselves.
Movement of the military machine perhaps too quickly will involve political circumspection. The King’s minister will perhaps be obliged to press the request for compensation and to demand at the same time the most categorical answers. Yet even in its infancy as the American government is, it will already have its subtleties and every republic exhibits dilatoriness and has very little secrecy. Canada would belong to the Congress if it had, in the beginning, known promptly and sufficiently how to assist General Arnold: it is therefore necessary to vanquish the cunning, to push without giving offense, to press the uncertainty, to learn not to put one’s true name on the mail and to subjugate sharply diverse wills and perhaps opposing interests. The resulting masterpiece will be the greater. It is worthy of him who has left the cabinet at Versailles in order to take the helm. If one thought to submit bad ideas or ones too little digested to his experience and his understanding, one might say that the first political words that he might pronounce must be sacramental, that he will smooth over difficulties well and that he may avoid many thorns if the first conference establishes certain preconditions: compensation for mutual efforts in all of America in general, guaranteed and convenient possession of the fishery, without any qualifications, and assistance in maintaining the liberating squadron. The following expand a little on this informed summary:
Response to number three. What has been established in the preceding article reinforces what the present article requires. American cooperation must be calculated not only on the number of defenders at New York, but on the amount of time it will require for assistance to arrive from Philadelphia. A diversion which is merely that, which does not have victory as its objective, is only a minor advantage: it consumes time, the result is doubtful; a real attack is the diversion that matters; only success produces it; it becomes doubly useful; because one has achieved success and impeded the enemy from acting; to attack without hitting hard and only as a diversion would be, in my opinion, in the beginning and with the English, the most pernicious of all courses. To consider how little time the season allows us to operate proves it. Our enemies have formerly done me the too great honor of fearing a bit my activity, this is a precious illusion. It must be, if possible, immediately reestablished.
Response to number four. I believe in obtaining help with provisions from the southern provinces. I count on those from Boston, but I fear a shortage of the most common and useful provisions while we are in the Delaware and Hudson Rivers; the inns there have been too often frequented; one has lived there too long at discretion; the obstruction of provisions from the South could without doubt make them promptly flow back on us; it is probable that after the coast has been cleared of English cruisers the Americans would make use of their ships, if there are any remaining, but the English navy is punctual and obstinate; it is not proven that those officers, as exacting as they are patient and intelligent would abandon their assigned stations when they learn that I am below them; they may very well conclude to the contrary that the intent of the squadron is not to ascend again; that they are secure and that they should remain where they have been sent; it would be necessary, in order to chase them away with certitude, to make landfall to the south and to sail up along the coast; that would delay us a little and although the channels would undoubtedly be cleared, one would have sounded the tocsin, and that is the worst yet. Military dilemmas have too often the sad inconvenience of having branches that cross themselves, that injure each other, and in lopping off the one that seems the least important, one loses at times the most productive one. one thinks, however, that one must not elevate secondary concerns to the level of the primary object. Rumors spread by Congress’s ordering an expedition in the south, and preparations arranged for receiving us there, stores would not be lost, since they could afterwards be sent to us by sea, there could be a feinting maneuver that, if the wind allows, would consume only two or three days and would give us a sight of land bearing where we would not want to go, a limited operation that can bring together the double advantage of disguising equally the place we are going and the place we only want to free. The last option, finally, still very dangerous, is detaching ships of the line from the squadron while the remainder applies itself to an attack on Newport. This forms the enumeration5 of things to do and to discuss if the English tenaciously maintain their stations to the southward that our marked advantage in ships and unexpected attack would deprive them of. They very likely would maintain their stations if public rumors do not unsettle them.
To have what we desire proposed belongs too much to politics to weigh one down, in speaking to so great a master in the diplomatic art, on the utility of a process of the first principle. If we execute nothing more important than Newport, it would be necessary at least to do that and this least thing could be much. The British Navy’s rigging is deposited there perhaps. Newport could become our primary naval base. Admiral Howe regarded it as most convenient, since it is from there that he wanted to send General Burgoyne.6 With this target as with all others, on what the place attacked contains and the force defending it depends how much assistance we must ask for. If nothing has been done and if it is possible totally to dispense with the help of troops of the united provinces in order to preserve their good will and their resources for the final operation, this would then give us the right to demand more and to request a larger equivalent in provisions; sure aids, intelligence from trustworthy inhabitants, including citizens of Newport, is a necessary cooperation everywhere. One thinks that one could obtain such things and that it will be necessary to obtain them promptly; for this place as for others, the flag of liberty borne by American hands and marching in front of the king’s arms can become the ark of the Lord and make the walls fall.7 One needs a miracle when so much must be done in so short a time. An assortment of provisions to support the squadron’s operations in the islands would be an equivalent so much the larger than needed merely to keep the squadron from starving, that to bring or to convoy edibles there for their own consumption is to work toward their happiness as to their defense, and that after the success of the undertaking the economy in the squadron’s expenses is what will be the most desirable.
Response to number five. A de facto armistice appears so similar to a de jure armistice, and every convention tacitly agreed to or signed without France would appear henceforward so contrary to the King’s interests, that merely considering it makes one shudder. Let us hasten, without denying the existence of such a possibility, to the matter of an attack on Halifax. The more the United States will consider this operation as being in its best interest, the more considerable can be the compensation expected by the French court, and the easier it will be to obtain. One believes that the assistance that the Americans will provide in troops and in vessels to carry them will be extensive and infinitely above actual needs for an infinity of reasons; specifying a few of them will enable you to extrapolate the others. The advanced season will force us to hasten Halifax; if we lose much time in the service of the Congress, for which we will have done everything freely, no time will remain for the service of His Majesty. Winter does not wait, it chases; or one must spend it where one finds oneself, which would be a travesty and render us useless for six months: It will no longer be necessary in the last season to think of returning to the southward, it will be from the north that we shall need to make for the Windward islands: without doubt the States will leave a strong garrison at Halifax, it will diminish the number that will operate with and for our sake: this word brings us to the designation of the island; it requires a digression: my instructions, without being exclusive, name the Island of St. John: the King’s minister plenipotentiary, judging from what he has told me, leans toward Newfoundland, it being the seat of the fishery; while the island of St. John is fertile; seamen are the commodity we need, the cod fishery produces them; St. John is small; Spain, always possessed of a territorial mania, will only accept the greater part of a large territory, if the compass does not open on the map, she will believe that one is offering her nothing. I agree totally with Mr. Gérard, but I am servile to instructions: I would like if it were possible to satisfy everything. Here is my castle in Spain; a system in order to be perfect must be general and uniform; that one for America is liberty; that Newfoundland may preserve its liberty, that it may send, if it can be done, representatives to the Congress; that its town of Plaisance in which there are sixteen thousand souls, or St. John, which the English have made their headquarters, may be as sovereign as Boston, but considering the importance to America as to Europe that the English do not return as the only fishermen of the island of Newfoundland, make it the fourteenth province or united to one of the thirteen, either under the special protection of France, so that Spain can accede to it, or arrange it so each crown is sovereign in portions of the island currently not settled, like the shore of Trepassey,8 or this cape sufficiently designated in the treaty of Utrecht, and which English dishonesty has never wanted that anyone would call it, Cape Riche;9 that the eastern or western parts et cetera may be divided, so that the three powers guarantee each other exclusive fishing rights in specific areas, in order to avoid arguments, that on all coasts of Newfoundland, each nation’s right of drying fish will be reserved and restricted to its own territory; that France and Spain too, in case such may be their pleasure, protect the security of the island, in general with their own troops, paid for by subsidies to the American province of Newfoundland for the perpetual upkeep of regular troops, officers, engineers, artillery, and fortifications, so that this important maritime jewel can never, by any means, fall again into the hands of the common enemy; that these heavy subsidies paid to the government of Newfoundland might form a link, a link moreover between us and Congress, and that finally the United States cede and guarantee to the King sovereignty over the little island of St. John, much less useful to the fishery than as a supply base, to assure the revolution or the conquest of Canada, and in consequence of being in the hands of France more advantageous to the United States, which desire this revolution or this conquest of Canada, than to ourselves who do not think about that and who would find on the island of St. John, by its current cultivation and by the goodness of its soil, merely food supplies to sustain our new establishments of Newfoundland: that this island of St. John, in becoming subject to the King, may lose nothing of the rights that England wanted to take from America, that to the contrary they may be carried there to the highest degree, that they may be consecrated there, if it may be, in a manner to render it impossible for any minister, and, what is a hundred times worse, any blind bureau chief or despotic governor to tamper with the organization; that Americans may have constantly in view a counter-example to the English errors, that some among them may find there true freedom of action, of discourse, and tranquility that worry, jealousy, and ingratitude, and all the small shocks that republican government cause to be lost rather than to be under the cap, a bit chimerical, of a pretended liberty sometimes ideal and often a queen more anxious than is Her Majesty the autocrat of all the Russias; such is the chimera that I believe infinitely useful to be realized; as it strongly resembles the fable of the milk pot.10 Alas, after all my “thats”, which will too probably be some abridged “that’s”, I have the right at least of telling everything that is in my dream, like the little milkmaid: it seems to me already that I see all that.
Apostles sent as soon as possible to Plaisance, to St. John, Newfoundland, and to the island of St. John itself are the best for realizing this dream; it would be necessary that the mission be preached well and solidly when the squadron goes to remove scruples; the greater the number of Americans with us, the more our gospel would appear plausible. Choosing good people, and of such numbers to sustain it, speeding their departure, overcoming difficulties, providing instructions in which everything will have been foreseen, laying a good foundation, these would be the great services that the King’s minister plenipotentiary would render to His Majesty. This is what made me say in the committee that success depended more on the choice of him who would accept this difficult commission than on the naming of the general: if my tiresome repetition on this head has resulted in the voyage of M. Gérard, I shall felicitate myself on having been truly useful in the matter. Mr. Gérard will sense more than anyone the importance of covert means. They will be at least as fruitful as overt ones; the first ones will be his doing, all honor will belong to him; he will also share the glory of the American troops who will assist us or it will owe it to him.
What he has had the honor of saying to me on the subject of Bermuda has brought me to reflect deeply on this object: it is not the conversation that I had a year ago with Mr. the Count Aranda11 that made me refrain from inviting an American flotilla there, the arguments of the Spanish ambassador had not persuaded me then. Today the wheel having turned perhaps Mr. d’Aranda would not think the same way. It is the nautical impediment of not being able to anchor at the Bermudas, of only making a cruise in a region rife with hurricanes or with calms, of being obliged to depart from it totally and of leaving people behind who could not help thinking that they had been abandoned, it is the long time that might be consumed in consolidating their revolution, it is that which tipped the balance for me. I assure you that political reasons or the very minor disruption of the mission do not worry me at all in an operation to which I will consent if Mr. the Minister plenipotentiary continues to believe it so beneficial; it appears to me, everything considered, to be advantageous, for the security of our trade, or in order to interfere always with that of the English, it ought to be adopted if Mr. Deane has preserved while abroad what his colleagues in revolution have lost by remaining in their places, their credit and their place in Congress, and if our pilgrimage to the Bermudas provides some advantages in the negotiations and an additional means to obtain more assistance against Newfoundland, against the island of St. John, and, if possible, against Barbados. I may find it necessary to attack this latter island before it is known that I am in the Windward islands; and if I am perfectly informed of the maritime forces, I will probably decide to put into Martinique only after having begun to act against that which is farthest to the windward, because to return against the wind is too time consuming and because surprise is worth more than four battles, more than a reinforcement of a ship of the line and three frigates. If the Bermudas operation assured a large supply of provisions for our islands, this certitude would for me be sufficient to risk the inconvenience of a possible gale and the sad role of an inactive spectator. Ships laden with merchandise could also carry troops; but it is absolutely necessary that all the vessels sail like our bad sailers, which do not pretend to great speed.
We shall therefore be in the satisfying position of operating even in the Windward islands under the political influence of the caduceus of Mr. Gérard. He will share so much more our success when he will have augmented our means. Assistance of the second order will not be less important. Falling under this heading are good pilots, charts, detailed plans either for the execution of a project or for knowledge of places. A half dozen emissaries or brave, intriguing subordinates, news, and a purchase of ten or twelve negro slaves who would be freed, whose projected employment requires a specification a little less truncated than that of the other objects. My instructions rigidly enjoin me to retain only Dominica, an expedition to be made only by leaving from fort Royal. Everything else that is enjoined on me to attack will be abandoned; I am ordered to do as much injury as possible to English trade: to give freedom to all negroes who may join me before the capture or surrender of each place which will be, without doubt, an irreplaceable loss for England. It deprives the farmer of his livestock and the manufacturer of his workers all at once, to return under the lash of an overseer slaves once unchained is difficult, laborious, and sometimes impossible. The negroes whom I free that I do not enlist as soldiers I would arm, or I would allow to arm themselves, and they would form in the places and after my departure an infinitely troublesome leaven of rebellion, the sugar would feel the effects for a long time, and if they had someone to lead them, they would inconvenience the English Windward islands as much as the negroes of the blue mountains have tormented the colonists of Jamaica;12 if they had been, at that time, secretly encouraged and armed, the English would have been expelled or all their plantations would have lain destroyed for a long time. My emissaries, white and black, would be employed from the instant of landing to spread among the habitations the desire and the certitude of freedom. For that purpose people who speak English would be needed; the blacks will be sooner persuaded by those of their own color than by the whites; but some of the latter will be necessary to direct the machine and to be, in a pinch, spies on the others; the choice of these various instruments seems to me infinitely important; that is all to say; he who is in major affairs will never, I hope, appear unworthy to those who have for a long time been accustomed to directing large undertakings by all the means that they have; in regard to money, it cannot, in my opinion, be better employed. It is enjoined on me, in my instructions, to leave the new colony in the north and that of Dominica protected from any insult. I shall employ, for the execution of such a difficult order, I shall plead for both islands of the north and of the middle the same blessing, freedom. The negroes and the soldiers supplied by what I can draw from the garrisons of Martinique and Guadeloupe and by what I shall leave myself are the sole means that I have to render Dominica difficult to recapture: this method is good, for I have tested it; it is principally through the assistance of freed negroes, made soldiers and sailors, that I succeeded in my expedition in India;13 there they proved themselves men of courage, faithfulness, and discipline, which erased from my mind all contrary prejudices. For me, experience has proven the truth of two principles; the first is that everything that calls itself a man, when he attains a better condition, if one uses him there, occupies him, and inspires emulation in him, can be led and animated; the second is that if one fought in fire, one would have to try to use salamanders in it;14 the tropics are the element of the negroes and almost everywhere poison for whites.
I am not unaware that what is, in my opinion, without real inconvenience nor suitable for the re-conquered Dominica, would elsewhere meet almost insurmountable obstacles. I know that every colonist of St. Domingue and of Martinique sees an armed negro as a monster ready to devour him and to revenge his fellows. These deceived colonists see, however, under their eyes what they could have noticed as well as I, that is that free negroes are those who treat slaves with the greatest rigor; they are their cruelest and most mortal enemies. I watched over, stopped, and punished their barbarity for three years;15 I foresee that the rich inhabitants will say that the English, if they take St. Domingue or Martinique, will do the same thing as I and that they will ruin them and free a part of their slaves. It would not be a great evil if this beneficial and ill-founded fear would increase in their hearts the desire to defend themselves well. Our fellow citizens of America ordinarily more witty than profound would give a new evidence by this reasoning: the English like too well whatever enriches them thus to spoil their game; our enemies will trust too long in their maritime superiority for them not to hope to preserve what they will have taken; instead of diminishing the number of negroes working, they will increase them; that is what they did at Guadeloupe and at Martinique when they had them; their system would still be the same; mine is that of the moment; it is uniquely that of the places that we shall abandon and that of Dominica, a small island currently without means of defense and that we wish to retain. I do not pretend to extend my project farther; it does not offend the law of war or of nations; if the negroes are only beasts, armies, in every country, make use of horses and oxen; they carry them away; if these black men are peasants, those of Saxony have been, very much despite themselves, made into Prussian soldiers. I only plan to make voluntary recruits or to recompense those who will be useful to the King’s army. The legal reasons and those of the present or future interest seen in the largest extent militate thus in favor of my system; but, instead of a cursory view, I have made a memorandum to explain it; it is time to return to the subject at hand.
Response to the observation. All the provisions, all the commodities will be infinitely dear; this is also my opinion; one hundred thousand reasons persuade me of it. It is said that no one has been inclined in Paris to advise or to offer the Americans very good bargains. We must expect the worst and all manner of retaliation; the devastations, paper money, our letters of credit, which will only be worth this paper at most, which are only orders to pay on someone who owes, and the, without doubt exorbitant, rate of merchandise will render the excessive number of our needs not only very ruinous, but very difficult to obtain; that is what makes me desire that which the limited speed of our frigates has prevented and will prevent us from getting, a prize laden with things that Americans lack, and they lack much. I think that in their position, as in ours, it is only by exchanges of things each side needs that the warehouses will open and that merchandise can be returned to a reasonable price. Without doubt, nothing would be more useful than to have Congress take responsibility for providing victuals at a suitable and moderate price; but it would require that while doing it, Congress remained convinced that it is vital not to make promises that it cannot keep. In regard to local provisions the authorities in Paris can set the price of commodities and, even more difficult, force their sale; but in a country that is a theater of war, in an entirely new republic in which all the sinews of government are not yet well formed, nor in their place, this order, instead of being useful, would perhaps drive vendors away. A strong exhortation would perhaps yield more: the Congress could say on the occasion that it is the liberators of the shores, those who will reanimate shipping and abundance, in a word, friends of the nation who must be assisted, subsisted and not be driven away with excessive prices; such is my opinion; I submit it to that of Mr. Gérard. Mr. the Chevalier de Borda16 is preparing a very detailed report on provisions. His orderly mind, his zeal and his talents promise that he will leave nothing undone; I shall content myself with observing in advance that it is necessary to replace with things that are possible those that will not be, such as, for example, salt provisions with meat or smoked fish if there are any to be had; all kinds of preserved vegetables and especially sauerkraut, if we can make any, they are great anti-scorbutics. Boston’s ovens could, from the first, make biscuit; it would be sent to us at Newport; bricks for constructing a second oven on board each ship of the line seem to me the first thing to request in reference to provisions, as six luggage-trucks or timber-carts will be the first thing that the army will demand, and perhaps even for the expedition against New York and Newport; they would be indispensable for Halifax. Each timber-cart consists of two wheels of the largest diameter, of the greatest width of rim and strength of spokes that can be found, having a strong axel-tree, of wood or iron, in order to support a twenty-four-pounder cannon that will be suspended beneath it; a tree trunk or pole serves to pull it. It is thus that the iron twenty-four-pounders were easily placed in battery at the sieges of Madras and of Fort St. David.17 If we could obtain twelve of these timber-carts, that would be even better. We also need some covered wagons for protecting munitions and for the carts and what was18 forgotten or refused at Toulon, for powder without balls does not kill even quails. A statement of the need for these three objects will be particularly drawn up and provided.